/image%2F1368833%2F20240319%2Fob_0bb1f4_banniere-vhs-1980-2.png)
Les aventures du Baron de Munchausen (1988)
C'est avec quelques jours de retard que l'on va conclure notre cycle estival consacré au cinéma fou-fou-fou des 80's. Prêts pour plus de 120 minutes de folie créative sans interruption ? Alors, voici Les aventures du Baron de Munchausen réalisé par Terry Gilliam !
Dans une ville européenne de la fin du XVIIIe siècle assiégée par les Turcs, une représentation des aventures du Baron de Munchausen a lieu dans un théâtre. Le spectacle est interrompu par un vieillard. Celui-ci déclare être le véritable Baron. Alors que tout le monde le prend pour un fou, il raconte comment, avec l'aide de trois compagnons, il a gagné le trésor du sultan, ce qui a déclenché la guerre. Il décide ensuite de partir à la recherche de ses compagnons perdus pour mettre un terme au siège de la ville.
On ne pouvait pas imaginer quelqu'un d'autre que Terry Gilliam pour mettre en images le récit littéraire hautement fantaisiste des aventures du Baron de Munchausen. Il s'agit de la quatrième réalisation en solo du membre américain des Monty Python après Jabberwocky (pas vu), Bandits, Bandits et Brazil (un de ses films les plus populaires). Dès le départ, le cinéma de Terry Gilliam s'est forgé une identité visuelle reconnaissable entre mille, bourré de séquences oniriques et très influencé par la fantasy. Les aventures du Baron de Munchausen était le sujet idéal pour pousser encore plus loin les limites de sa créativité et il ne s'en est pas privé. Doté d'un budget et de moyens artistiques conséquents, ce film offre un spectacle total complétement dingue sans aucun temps mort.
La claque est d'abord visuelle. Tourné en grande partie en Italie avec un décorateur et d'un directeur de la photographie expérimentés, ce film explose les mirettes avec ses décors gigantesques et ses costumes superbes. Chaque séquence est un tableau aux détails incroyables et à l'ambiance baroque. C'est clairement un film européen dans son approche plastique avec un sens de l'image léché, très artistique, avec une volonté évidente de coller avec l'esprit initial du récit du XVIIIe siècle. Que ce soit la cité assiégée, le palais du sultan, la forge de Vulcain ou le palais aux fontaines de Vénus, on est constamment émerveillé par ce résultat qui a infiniment plus de classe que n'importe quel effet numérique.
A celà s'ajoute évidemment la créativité débordante de Terry Gilliam. Certes, il admet s'être lui-même inspiré d'illustrations faites par Gustave Doré pour certaines séquences, mais on retiendra surtout l'extrême générosité du spectacle qui emmène le spectateur de surprise en surprise : du voyage improbable sur la Lune à la valse aérienne tout droit sortie d'un rêve en passant par cette recréation "live" de la Naissance de Vénus de Botticelli avec la jeune Uma Thurman ou les apparitions saisissante du personnage de la Mort. Le réalisateur nous gratifie de plus d'une réalisation aux petits oignons empreinte de véritables coups de génie (en témoigne ce travelling arrière se frayant un chemin parmi des dizaines de figurants).
Le plus fort dans tout ça, c'est qu'à aucun moment on ne ressent les problèmes de production qui ont émaillé le tournage de ce film complétement fou. Trop fou pour le grand public peut-être. Les aventures du Baron de Munchausen a fait un flop monstre à sa sortie aux USA (il a mieux marché en France, cocorico). Il reste un des films les plus créatifs et étonnants des 80's.