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3 mars 2020

Bandits, bandits (1981)

Notre film du jour permet, une fois de plus, de nous interroger sur ce qui se passe dans la tête de certains distributeurs français. Time Bandits s'est ainsi vu retitré chez nous Bandits, bandits ! Qu'ils n'aient pas osé une traduction littérale du style "Les bandits du temps" ou "Les voleurs du temps", why not. Mais pourquoi avoir choisi Bandits (virgule) bandits ? Ça ne veut rien dire ! Tant qu'à faire, autant avoir laissé "Bandits" tout court. Quelle est la signification de cette répétition ? Bandits... virgule... bandits... C'est étrange. Si vous avez une réponse, n'hésitez pas à la partager avec nous dans les commentaires.

 

Bandits bandits - Affiche

 

Ce film raconte l'incroyable aventure de Kevin, jeune garçon dont la saine curiosité des choses tranche avec le matérialisme abrutissant de ses parents. Un soir, il est réveillé par une bande de nains qui sortent du placard de sa chambre. Ceux-ci sont des voleurs en fuite qui ont dérobé la carte des portes temporelles à leur maître. Poursuivis par ce dernier, ils empruntent un couloir temporel en poussant un mur de la chambre du garçon. A la fois curieux et effrayé, celui-ci les suit et se voit embarqué dans une course-poursuite fantastique qui lui permettra de croiser la route de Napoléon, Agamemnon ou Robin des bois !

Sorti en 1981, Bandits, bandits est la deuxième réalisation solo de Terry Gilliam après Jabberwocky en 1977. Si son aventure au sein des Monty Python a pris fin, il ne s'est pas encore complétement détaché de la folle bande britannique. Déjà, il a coécrit le scénario avec un autre membre du collectif, Michael Palin. Cette association se ressent forcément dans certains traits humoristiques. Avec leur humour british décalé, certains passages n'auraient en effet pas dépareillé dans une production "pythonesque" (mention spéciale aux séquences dédiées à Napoléon, Robin des bois et au Titanic). N'étant pas fan de l'humour du groupe (que j'ai toujours trouvé lourdaud, désolé), je pense que ça dessert un peu le film mais bon... Sinon, deux "Monty" sont également au casting : Michael Palin dans un petit rôle et John Cleese dans celui de Robin de bois.

 

Bandits bandits - Capture 1

 

Là où on reconnait sans hésiter la touche Terry Gilliam, c'est dans la créativité visuelle. On en prend plein les mirettes, chaque scène offre sa dose d'inventivité et d'émerveillement ! Déjà, les décors sont sublimes (toute la partie napoléonienne fait penser aux Aventures du Baron de Munchausen). Le charme vient aussi du fait que, années 80 obligent, il n'y avait évidemment pas de CGI pour mettre en images les délires du réalisateurs. Tout est créé en "live" à l'échelle ou avec des maquettes (et même si elles sont voyantes, elles ont leur charme). Franchement, je trouve ce film toujours aussi fascinant techniquement et visuellement. On a l'impression que Terry Gilliam ne s'est donné aucune limite (si ce n'est budgétaire). C'est vraiment l'aspect inoubliable du métrage : un univers de pure fantasy, frôlant par moments l'onirisme. Par exemple, cette scène où le bateau, dans lequel nos héros de retrouvent, se révèle être le couvre-chef d'un géant, c'est juste dingue d'y avoir pensé et, surtout, d'avoir réussi à le mettre en scène de si belle façon ! Ces plans du labyrinthe dans la forteresse noire sont également magnifiques et semblent être tout droit sortis d'une peinture.

Bandits, bandits a néanmoins un point faible : son histoire qui ressemble à une succession de sketches et qui a du mal à former un tout. Cette impression est particulièrement forte lors des séquences de Napoléon et Robin de bois où les acteurs respectifs font un véritable one-man show sans véritable rapport avec l'intrigue principale. La séquence finale s'éternise également pour aboutir à une conclusion un poil décevante, bien qu'on perçoit la "philosophie gilliamesque" qui privilégie le pouvoir de l'imaginaire sur la réalité bien tristounette.

 

Bandits bandits - Capture 2

 

Les films suivants de Terry Gilliam seront plus maitrisés et les ponts seront complétement rompus avec l'esprit des Monty Python. Le réalisateur offre néanmoins avec Bandits, bandits un spectacle familial original, (trop ?) généreux et plein de personnalité. Il reviendra à ce style de fantasy ultra-créatif en 1988 avec les géniales Aventures du Baron de Munchausen.

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