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VHS-1980
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23 juin 2020

Cobra, le film (1982)

Attention les amis, voilà du lourd ! Si la génialissime série animée Cobra de 1982 a marqué les téléspectateurs français lors de ses quelques diffusions, le long métrage sorti avant celle-ci au Japon a eu plus de mal à se faire connaitre. En effet, il n'a été distribué chez nous pour la première fois que dans les années 90 (en VHS à l'époque). Réédité depuis, ce film d'animation mérite franchement qu'on s'y attarde. Perso, j'en suis carrément  fan : je le classe numéro 2 de mes animés japonais préférés derrière le chef d’œuvre Ghost In The Shell de Mamoru Oshii.

 

Cobra - Affiche

 

L'histoire raconte le destin de Jane, Dominique et Catherine, trois sœurs destinées à être reines d'une planète errante dont elles sont les dernières représentantes. Pour reprendre possession de cette planète, elles doivent accomplir une prophétie : tomber amoureuses du même homme puis retourner sur leur lieu de naissance. C'est là que débarque Cobra. Il rencontre Jane devenue chasseuse de primes. Cette dernière lui demande de l'aide pour tirer Catherine des griffes de l'homme de verre, un des hauts responsables de la guilde des pirates de l'espace. Celui-ci recherche la technologie et l'arme fabuleuse qui se trouveraient sur la planète des triplées.

Créé par Buichi Terasawa, le personnage de Cobra a vécu ses premières aventures sous format papier en 1977. L'anecdote est hyper connue : l'auteur a avoué s'être inspiré de Jean-Paul Belmondo pour donner un visage à son héros. Je n'ai jamais lu le manga mais, pour en avoir feuilletés une paire, il semble que les univers du film et de la série lui sont très fidèles. En tous cas, j'adore ! C'est high-tech et c'est sexy. Tous les éléments masculins sont stupides et laids (hormis Cobra et quelques exceptions) et toutes les femmes sont des canons de beauté (avec en plus cette obsession pour les silhouettes généreuses en courbes). Il y a plein de super trouvailles : le rayon Delta de Cobra caché dans son bras gauche, le look génial vaguement SM de son assistante Armanoïde, le charisme incroyable de son ennemi l'homme de verre, le vaisseau caché dans un cimetière... Le long métrage mêle diverses influences : space opera évidemment, mais aussi western et une pointe de fantastique avec une surprenante attaque de morts-vivants. C'est un univers visuel vraiment fascinant saupoudré d'un zeste d'érotisme rappelant par moments Barbarella.

 

Cobra - Capture 1

 

Ces qualités graphiques sont magnifiées par une réalisation aux petits oignons. Cobra, le film a bénéficié d'un budget conséquent et ça se voit ! En terme purement technique, il est surpasse aisément Albator 84 : L'Atlantis de ma jeunesse, pourtant sorti la même années mais qui a moins bien vieilli. La narration est ultra-dynamique. Ça commence très fort avec un générique façon James Bond qui annonce une réalisation inventive. On peut noter une utilisation inspirée du split-screen ou une jolie séquence via des jeux de miroirs. Pour une production de 1982, la qualité de l'ensemble est assez bluffante. La narration d'Osamu Dezaki offre des plans de toute beauté.

Ce long métrage a été produit peu de temps avant la série. Le réalisateur a visiblement bénéficié d'une certaine liberté artistique lui permettant de s'affranchir de certains codes disons "commerciaux". Là où la série s'engouffrera dans l'aventure la plus pure, le film joue la carte de l'onirisme et de la mélancolie, ce qui donne une personnalité unique au spectacle. Les séquences d'action alternent parfaitement avec d'autres plus contemplatives. Le personnage de Cobra n'hésite pas à risquer sa vie pour les beaux yeux d'une fille qu'il connait à peine et se voit témoin d'une histoire tragique qui va le dépasser. Il ne laisse pas tomber pour autant. L'air de rien, ce film est super romantique. En tous cas les interactions entre les personnages me touchent, c'est vraiment bien écrit. Si la version japonaise a bénéficié d'une bande originale orchestrale (que  je ne connais pas), pas mal de pays occidentaux (dont la France) ont vu cette bande-son remplacée par la musique électropop de Yello. Celle-ci contribue également à l'ambiance envoûtante du métrage.

 

Cobra - Capture 2

 

Pour terminer, la série de 1982 est tout aussi indispensable bien que sa tonalité soit différente (je la regarde avec toujours autant de plaisir). Les 31 épisodes qui la composent sont tous géniaux dans la forme comme dans le fond. Les épisodes 3 à 12 revisitent d'ailleurs l'histoire des trois soeurs et de l'homme de verre, mais avec quelques modifications. Dans les épisodes 16 à 19, Cobra participe à un tournoi de Rug Ball (mélange musclé de base ball et de foot US) pour espionner les activités peu orthodoxes de son organisateur. Les épisodes 27 à 31 racontent la traque de Salamandar, le chef suprême des pirates de l'espace. Les autres épisodes sont indépendants (exception faite des épisodes 20 et 21 qui forment un épisode double). A noter que le début est directement inspiré de la nouvelle Souvenirs à vendre de Philip K. Dick (qui sera adaptée au ciné sous le titre Total Recall).

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