Star Trek III : A la recherche de Spock (1984)

De retour sur Terre après les événements survenus dans Star Trek II : La colère de Khan, Kirk et son équipage apprennent par Sarek que son fils, Spock, ne se serait pas laissé mourir sans transmettre son âme à quelqu'un. Ce quelqu'un, c'est le docteur McCoy, ce qui explique son comportement étrange... Enfreignant les ordres de Starfleet, la petite bande décide de retourner sur Genesis dans l'espoir de retrouver l'enveloppe charnelle de Spock laissée là-bas et lui rendre son "katra". Ils volent l'Enterprise mais ils sont bientôt confrontés à un commandant klingon convoitant le potentiel de Genesis à des fins militaires.

Malgré le sacrifice de Spock dans l'opus précédent, on se doutait qu'il allait revenir tant la fin laissait cette possibilité. La légende voudrait que son interprète, Leonard Nimoy, se soit fait prier pour continuer l'aventure... Toujours est-il qu'il profita du refus de Nicholas Meyer de réaliser ce troisième épisode pour proposer ses services, lui qui avait déjà mis en scène des pièces des théâtre ainsi qu'une poignée d'épisodes de séries télé. Banco, il décroche le poste de réalisateur (ce qui rendra William Shatner assez jaloux apparemment) et, en plus, sur une histoire développant tout un pan inconnu du Vulcain le plus célèbre du monde. Et on peut dire que, de ce coté-là, le producteur/scénariste Harve Bennett a été très inspiré car il a trouvé la pirouette scénaristique astucieuse pour justifier l'improbable : la résurrection de Spock. Nous apprenons donc que les Vulcains, êtres hautement cérébraux, ont la capacité de "télécharger" le contenu de leur cerveau dans le coin d'un autre avant de le réinjecter dans une autre enveloppe charnelle ! Ça parait gros dit comme ça mais, dans l'univers Star Trek, ça passe comme une lettre à la poste !

Dans la lignée du film précédent, le spectacle est visuellement impeccable. Certes, la mise en scène de Leonard Nimoy est un peu plus télévisuelle que celle de Nicholas Meyer, mais le film a pu encore profiter de l'expertise des génies d'ILM pour toute la partie effets spéciaux. Les différentes maquettes (dont celle du spatiodock) sont magnifiques et certains plans sont carrément somptueux (notamment ceux de Vulcain garantis sans CGI). De même, les décors de Genesis, sorte de paradis perdu en pleine évolution accélérée, ont un charme fou avec cette patine 100% 80's. Les changements de saison soudains puis son activité géologique purement apocalyptique sont bien rendus et originaux. Franchement, d'un point de vue purement esthétique, le film est aussi classe que son affiche.

Le seul reproche qu'on peut lui faire, c'est au niveau de son script parfois bancal. Car si toute la mythologie autour de Spock et son rattachement avec l'histoire de Genesis sont bien vus, il y a toute la partie avec les Klingons qui semble superficielle. C'est d'autant plus dommage que le commandant belliqueux est joué par Christopher Lloyd. Contrairement à Khan dans le film précédent, son personnage a peu d'épaisseur, comme s'il avait été sacrifié par manque de temps. Autre regret : le fait que seulement six personnes (Kirk, Sulu, Chekov, Uhura, Scotty et McCoy) puissent piloter l'Enterprise semble hautement improbable malgré la justification facile du scénariste (genre une simple modification permet de se passer de plusieurs dizaines de membres d'équipage !). C'est gros et ça gâche un peu le spectacle. Heureusement, l'histoire offre aussi des moments plus réussis comme la mort du fils de Kirk ou le dernier tour de piste de l'Enterprise première version...

Star Trek III : A la recherche de Spock n'est pas un mauvais film, loin de là, mais je le trouve inférieur à son prédécesseur. Malgré des résultats au box office en deçà des attentes, un quatrième opus sera lancé pour fêter comme il se doit les vingt ans de la franchise en 1986. Ce sera le très sympa Star Trek IV : Retour sur Terre et il fera l'objet du prochain article.