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VHS-1980
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24 octobre 2022

Les seigneurs des abîmes (1989)

Seigneurs des abîmes - Affiche

 

L'histoire : située à 10.000 pieds sous la mer, la station sous-marine Neptune est soudainement coupée du monde suite à un tremblement de terre. L'inquiétude grandit parmi ses occupants lorsque l'une d'entre eux découvre une matière visqueuse qui provoque des hallucinations. De plus, d'étranges créatures apparaissent...

Lorsque j'ai vu le nom de Roger Corman sur la jaquette, je n'ai pas hésité une seconde à débourser l'euro symbolique réclamé par la boutique d'occasion pour acquérir la précieuse galette. Toujours dans les bons coups, le mythique producteur américain surfait évidemment en cette année 1989 sur la vague Abyss comme le feront d'autres titres tels que M.A.L. : Mutant Aquatique en Liberté ou Leviathan. Plutôt ironique quand on sait que James Cameron a justement démarré dans le cinéma en tant que technicien pour ce même producteur ! Anecdote honteuse : après 212 chroniques, c'est seulement le deuxième film réalisé par une femme sur ce blog (le premier est Les monstres de la mer). L'heureuse élue s'appelle Mary Ann Fisher (la bien nommée). Précédemment associée à Corman sur certains projets, ce sera son unique réalisation. Elle se consacrera ensuite exclusivement à la production.

 

Seigneurs des abîmes - Capture 1

 

La jaquette annonce fièrement : "Par l'équipe des effets spéciaux de Alien". En fait, il est question ici des frangins Dennis et Robert Skotak, spécialistes des effets spéciaux plusieurs fois oscarisés, notamment grâce à leurs collaborations régulières avec James Cameron. Les deux gaillards ont justement démarré chez Corman, alors on imagine qu'ils ont accepté de travailler sur les effets spéciaux des Seigneurs des abîmes par amitié. Ceci dit, impossible de transformer le plomb en or. Radin notoire, Roger Corman a dû financer ce film en cassant son PEL tant l'ensemble est visuellement cheap. Je ne plaisante pas : à coté de ceclui, M.A.L. est un blockbuster ! Décors en carton-pâte, technologie nanardesque (l'action est censée se dérouler en 2020 mais les ordinateurs semblent sortis des années 70), maquettes rigolotes mais grossières et créatures tout aussi approximatives : le spectacle tombe clairement dans la série C. Le plus drôle est que, pour un film sous-marin, on ne voit jamais d'eau à l'écran ! A noter qu'une autre grosse figure a participé à ce film dans la deuxième équipe : Janusz Kaminski, directeur de la photographie qui se fera une réputation et deviendra celui attitré de Steven Spielberg, excusez du peu ! Selon IMDB, ses prises de vues tranchaient tellement avec le reste du film par la qualité de leur photographie que ses plans ont été découpés pour les "diluer" dans l'ensemble histoire que les différences d'éclairages ne sautent pas trop aux yeux ! C'est énorme !

 

Seigneurs des abîmes - Capture 2

 

Mais s'il n'y avait que ça ! Elle semble loin la folie des Monstres de la mer ou de La galaxie de la terreur ! Point d'excès ici, encore moins de vraisemblance. Le script approximatif vaguement écolo est bourré d'incohérences et AUCUN personnages ne se comporte normalement ("Tiens, et si je plongeais ma main nue dans une substance inconnue ?"). En bref : RIEN NE TIENT DEBOUT. On sent clairement que le projet a été monté à la va-vite : le scénario est resté à l'état d'ébauche et les comédiens sont livrés à eux-mêmes (la pauvre Priscilla Barnes tire des tronches pas possibles et le malheureux Bradford Dillman semble résigné). L'extrême discrétion des créatures (sorte de raies manta alienoïdes), l'absence de surprise et le rythme pas fôlichon (malgré une courte durée de 71 minutes) finissent d'achever le spectateur. Roger Corman ou pas, même à un euro, c'est cher payé.

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