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VHS-1980
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5 novembre 2022

Dead Zone (1983)

Dead Zone - Affiche

 

Victime d'un accident de voiture, le professeur de collège Johnny Smith passe cinq ans dans le coma. A son réveil, il découvre qu'il possède le pouvoir d'extra-lucidité, capable de connaitre les secrets et l'avenir d'une personne par simple contact.

A première vue, on ne peut pas plus simple comme pitch. Pourtant, la façon dont il est exploité fait de ce Dead Zone une vraie réussite. On la doit à la fois à Stephen King, l'auteur du bouquin original publié en 1979, mais aussi au réalisateur David Cronenberg qui voit avec cette adaptation le moyen d'entrer à Hollywood. Car bien que tourné sur sa terre natale canadienne, ce film est une production américaine, la première de sa filmographie. Plusieurs noms avaient été reliés au projet comme Stanley Donen (Saturn 3) ou John Badham (WarGames) mais c'est finalement à lui que le producteur Dino de Laurentiis confia la mise en scène. Le film de commande, une sorte de passage habituel pour les réalisateurs étrangers souhaitant se lancer dans l'aventure américaine. Sortant tout juste du viscéral Vidéodrome, Cronenberg laisse momentanément de coté ses obsessions charnelles pour un style fantastique plus grand public, sans pour autant se vendre et perdre son humanité.

 

Dead Zone - Capture 1

 

Dead Zone offre en effet un excellent mélange de drame et de thriller. J'aime la tonalité réaliste du récit, notamment en ce qui concerne l'irruption de ce pouvoir dans la vie de Johnny Smith et la réaction de la population, entre scepticisme, peur et fascination. Les dialogues sont finement écrits et montrent la complexité de cette situation : don pour certains qui ont besoin de savoir, malédiction pour celui qui annonce des choses pas toujours faciles à entendre. Un comble pour celui dont l'avenir lui-même est brisé et qui a apprend son propre destin de la bouche d'un médecin. Christopher Walken est impeccable dans la peau de ce personnage vu comme un monstre de foire par certains, comme une figure messianique par d'autres. Le film offre également de sacrés moments de tension. L'ensemble a beau être globalement sobre, le réalisateur parvient à susciter le suspense de manière très efficace, en témoigne toute la partie assez intense concernant l'identification d'un tueur en série ou ce risque d'accident concernant des enfants sur un lac gelé. C'est l'une des grandes forces de ce métrage : il n'est pas désincarné, tous les personnages ont de la consistance, le coté émotionnel est très important.

 

Dead Zone - Capture 2

 

Et on arrive à un autre point fort de ce film : c'est son approche intéressante du thème de l'avenir. Un sujet universel lié à la peur de l'inconnu. Johnny Smith découvre vite que si beaucoup de monde souhaite connaitre l'avenir, beaucoup moins sont prêts à l'entendre s'il ne va pas dans le sens qu'ils auraient souhaité. On sort ici du cadre du fantastique et de la prédiction surnaturelle. On est plus dans le registre de l'alerte. Le script rappelle ainsi que l'avenir n'est qu'un concept, il n'est pas écrit et n'a aucune réalité tant que les événements n'ont effectivement pas eu lieu. Johnny Smith voit la mort du jeune garçon suite à un match de hockey sur un lac, le garçon prend peur et ne se rend finalement pas au match, le garçon ne meurt pas. Johnny Smith s'est-il trompé ? Le père, incrédule, répondra "On n'en aura jamais la preuve".

Avec Dead Zone, David Cronenberg validera son ticket pour Hollywood, même s'il faudra attendre trois ans pour qu'il réalise son film suivant : le cultissime La mouche. A la surprise générale, Johnny Smith fera son retour sur le petit écran en 2002 sous les traits de Anthony Michael Hall pour une série de 80 épisodes et dont le pilote reprend les grandes lignes du long métrage.

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Commentaires
S
Très bon, du Cronenberg pur jus pour ce thriller psy prenant
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