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28 mai 2023

Etienne Daho "Pop Satori" (1986)

Etienne Daho - Pop Satori

 

Suite à la sortie récente du nouvel album d'Etienne Daho, Tirer la nuit sur les étoiles, je vous propose une petite chronique de Pop Satori, peut-être son opus le plus connu du grand public avec ses singles Tombé pour la France, Epaule Tatoo et Duel au soleil.

Nous sommes en 1986 et le monde de la pop européenne a cédé aux synthés et aux boîtes à rythmes. Daho ne fera pas exception. L'électronique était déjà présente sur son album précédent, La Notte, La Notte..., mais les claviers et les rythmes électroniques sont encore plus proéminents sur Pop Satori. Toujours accompagné par son compère Arnold Turboust, le chanteur français réputé pour être fan de musique britannique a voulu produire ce disque en Angleterre sous la houlette de Torch Song, le groupe de William Orbit qui deviendra plus tard un producteur reconnu internationalement. Manque de bol, ce dernier avait apparemment déjà les chevilles qui enflent et ses passages en studios furent minimalistes (il ne sera crédité que sur trois titres) laissant à un compère la tâche de travailler avec cet obscur chanteur français. Grosse désillusion donc et retour en France pour finaliser la galette.

"Le Pop Satori n'est pas un pas qui se danse froid" annonce Satori Theme, la plage introductive. De danse, il sera en effet question pour cinq titres aux rythmes électroniques endiablés. Il y a évidemment le génial Epaule Tatoo teinté de mélancolie ainsi que Tombé pour la France dont j'adore la ligne de basse et la subtile nappe synthétique. Mais il y a aussi le bondissant Pop Egerie O. avec la participation d'Elli Medeiros et encore une ligne de basse énormissime ainsi qu'une guitare discrète mais très efficace. Tout comme sur l'entêtant Pari à l'hôtel dont la mélodie reste dans le tête. Beaucoup d'artistes de variété vont user et abuser des synthés n'importe comment dans ces années-là, mais la production est ici soignée, ce qui permet au disque de supporter les affres du temps, même quand l'électro-dance Satori Pop Century y va avec les gros sabots.

Plus calme, le reste contient deux magnifiques pépites : le très estival Duel au soleil et mon coup de cœur : Paris, Le Flore. Il s'agit d'une adaptation française faite par Daho d'une chanson anglo-saxonne que je ne connaissais pas (Love At First Sight de The Gist sortie en 1982) et j'adore tout : sa mélodie, son coté aérien, sa rythmique, sa ligne de basse. A noter que le disque se termine sur autre une sympathique reprise en version originale cette fois (Late Night de l'ex-Pink Floyd Syd Barrett).

On sent que le style de Daho mûrit. Certains textes naïfs renvoient à ses débuts (Quelqu'un qui m'ressemble ou Demain mieux que moi) mais d'autres, de par leur composition et leur texte, montrent l'ambition artistique montante du chanteur. Ce troisième album se révèle pourtant moins définitif que le précédent, La Notte, La Notte..., la faute à une paire de plages en deçà du reste, sans être mauvaises.

Comme beaucoup d'artistes, Etienne Daho laissera les synthés à la variétoche pour revenir à un son pop-rock à partir de l'album suivant, Pour nos vies martiennes. Ce sera suite à l'explosion de la techno dans les années 90 qu'il retrouvera Arnold Turboust pour un nouvel opus électronique en 1996 avec Eden.

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