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VHS-1980
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25 mai 2023

Explorers (1985)

Explorers - Affiche

 

L'histoire : Ben, Wolfgang et Darren, trois copains de collège, font chacun le rêve étrange d'un circuit imprimé géant. En réunissant leurs souvenirs, ils parviennent à reproduire ce circuit et découvrent qu'il sert à créer un champ de force. Suite à cette découverte et poussés par un irrépressible désir de découvrir l'espace, ils construisent un vaisseau spatial...

Hollywood, ton univers impitoyable ! Joe Dante en a fait l'amère expérience à la moitié des 80's, lui qui était passé subitement de réalisateur de séries B à roi du monde suite au succès mondial de Gremlins en 1984. Contacté immédiatement par la Paramount, il accepte le script d'Explorers qu'avait précédemment refusé Wolfgang Petersen pour cause de tournage en Allemagne impossible (il se rabattra sur Enemy). De toute façon, cette histoire de gamins rêveurs semblait écrite pour Joe Dante. Doté d'un budget relativement confortable et de l'appui technique des génies d'ILM aux effets spéciaux, ce film familial semblait parti sur des bons rails. De plus, son trio de jeunes comédiens est impeccable avec notamment Ethan Hawke et River Phoenix dont ce fut la toute première expérience cinématographique pour tous les deux. Le problème, c'est que la direction de la Paramount  a changé en cours de production. Et comme il est de coutume, la nouvelle direction d'un studio s'évertue à chaque fois à saborder ce qu'a lancé leurs prédécesseurs. En l’occurrence, il fut ici décidé unilatéralement de hâter la sortie d'Explorers en le distribuant en salles dans un montage de travail inabouti sans que Joe Dante n'ait eu le temps, ni l'autorisation, de le peaufiner !

 

Explorers - Capture 1

 

Forcément, cette absence de finition se ressent. On est frustré à l'issue du visionnage car les deux premiers tiers créent immanquablement un attente à laquelle la dernière partie ne répond pas du tout. Nos jeunes héros se démènent pour décoller dans l'espace afin...  qu'il ne se passe plus grand chose une fois là-haut ! Ou, tout du moins, leur rencontre du troisième type manque clairement de saveur et d'enjeu. Le design cartoonesque des aliens signé Rob Bottin peut amuser mais leurs interventions humoristiques sont assez lourdes et le court numéro musical est clairement de trop. Il manque un moment vraiment fort. Franchement, je serais curieux de savoir quel était le plan initial du réalisateur pour ce dernier acte. Autre victime de ce montage à la serpe : le personnage joué par Dick Miller qui disparait d'un coup de l'histoire alors qu'il semblait être lié intimement à cet appel de l'espace. C'est incompréhensible, le film est clairement trop court, il y a des passages importants qui ont sauté en route. C'est d'autant plus dommage que des moyens ont été mis à l'écran avec une réalisation et des effets spéciaux soignés.

 

Explorers - Capture 2

 

Ceci dit, Explorers mérite quand même un coup d’œil ne serait-ce que pour son esprit 100% années 80. On est dans le pur film de copains, comme Les Goonies sorti la même année, avec des gamins à l'imagination débordante et adeptes du bricolage. C'était un autre monde, sans smartphone et où tous les jeunes prenaient leur vélo pour s'incruster chez les amis. Les trois collégiens sont sympas et reconnaissables : le rêveur, le petit génie et celui traîne dans les rues, faute d'un domicile accueillant. Leurs répliques font souvent mouche. Et l'idée de la navette fabriquée avec des objets de récupération est géniale. Comme à son habitude, Joe Dante parsème le film de références : le génial La guerre des mondes de 1953 passe à la télé et les aliens matent d'autres classiques de la SF (Les survivants de l'infini, La chose d'un autre monde...). Pour leur premier voyage en navette, nos héros s'incrustent dans le drive-in du coin, qui projette l'imaginaire "Starkiller", où Robert Picardo incarne un Flash Gordon de pacotille. Le réalisateur y transpose sans doute un peu de sa propre enfance gavée à la science-fiction et au fantastique, et les anciens enfants des 80's y retrouvent l'ambiance avec évidemment de la nostalgie.

Il n'y a pas eu de miracle, Explorers n'a pas été un carton au box office. Heureusement, Joe Dante remontera en selle rapidement avec le bien plus abouti L'aventure intérieure en 1987.

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