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VHS-1980
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VHS-1980
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15 août 2023

Hidden (1987)

Hidden - Affiche

 

L'histoire : l'inspecteur Tom Beck enquête sur une subite vague de crimes particulièrement violents perpétrés par des gens sans histoire. On lui adjoint les services de Lloyd Gallagher, un jeune agent du FBI qui semble savoir des choses sur ces évènements étranges.

Après que le réalisateur débutant Jack Sholder ait signé pour eux un slasher oublié (Dément en 1982) et ait succédé à Wes Craven avec un relatif succès (La revanche de Freddy en 1985), la boîte de production indépendante New Line, alors en pleine ascension commerciale, lui confia un troisième long métrage mêlant cette fois science-fiction et action : Hidden. Coté casting, nous sommes gâtés avec une belle série de têtes connues du cinéma de genre. L'agent Gallagher est joué par Kyle MacLachlan. Pour l'anecdote, c'était seulement son troisième rôle après Dune et Blue Velvet. Son jeu chelou, tout en détachement et en inexpressivité, est juste parfait en la circonstance. Il est néanmoins éclipsé par un second rôle : celui de Claudia Christian qui incarne LE personnage marquant du film autant pour sa tenue sexy improbable (jamais vu un décolleté de ce genre) que pour sa présence à l'écran, mélangé paradoxal de froideur et de sulfure. Une prestation qui boostera sa carrière régulièrement liée à la SF ou au fantastique (Maniac Cop 2 ou la série Babylon 5). Enfin, pour le fun, on ne peut pas ignorer les apparitions aussi brèves que drôles de deux habitués du genre à cette période. Brascombe Richmond, le mec le plus cool du monde pas encore élevé au panthéon grâce à la série Le rebelle, se fait tuer pour la 43e fois après quelques secondes à l'écran (je le vois encore victime de d'Arnold Schwarzenegger dans Commando ou de Timothy Dalton dans Permis de tuer). Encore plus subliminal, Danny Trejo passe aussi le bout de nos nez. Une mini-réplique et puis s'en va à coup de décharge de mitraillette. Qu'elle doit être dure la vie de figurant.

 

Hidden - Capture 1

 

Bref, on va quand même parler du film en lui-même. Choix délibéré ou rencontre des astres fortuites, le script reprend grosso modo les codes du buddy movie, genre revenu en grâce à Hollywood cette même année avec L'arme fatale ! D'un coté, le flic de base avec sa petite famille, de l'autre un agent froid sans attache et un peu beaucoup zarbi. L'humour est assez discret et toujours pince-sans-rire. La tonalité est très premier degré, sérieuse, loin du seconde degré et de la bouffonnerie délirante de Flic ou zombie par exemple. Le réalisateur signe en tous cas un spectacle dénué de sous sous-texte, mais bien troussé à base de poursuites en bagnoles et de fusillades, le tout saupoudrée d'un zeste d'horreur (les maquillages sont réussis, très 80's avec latex à gogo pour notre plus grand bonheur). Le postulat scénaristique est génial : une sorte de parasite alien prend possession des corps humain en passant de bouche en bouche ! Le film n'est en fait qu'une poursuite géante linéaire, mais il est dynamisé par la diversité des séquences et plein de petites trouvailles qui maintiennent constamment l'intérêt (le passage du chien est bref mais terrible). Le choix de dépeindre l'alien amateur de musique rock et de voitures de sport est aussi insolite et donne de la personnalité. Finalement, la seule chose qui me gêne vraiment est la musique de Michael Convertino. Autant les titres rock, bien que datés, contribuent à l'ambiance 80's du métrage, autant ses expérimentations sonores sont irritantes pour mes nerfs.

 

Hidden - Capture 2

 

Original et efficace, Hidden mérite bien sont statut de semi-classique. Le "semi" est important et c'est là qu'on en vient au Grand Prix du festival d'Avoriaz qui lui a été décerné en 1988 face à RoboCop et Histoires de fantômes chinois ! Devant l'incompréhension, le jury visiblement sous substances le jour des délibérations (ou n'aimant tout simplement pas le cinéma de genre) se justifiera en mettant en avant le plaisir procuré par le spectacle. Mouais. Embarrassés, les organisateurs créeront du coup en urgence un "Prix d'excellence" histoire d'honorer quand même RoboCop (Histoires de fantômes chinois était reparti avec le Prix spécial du jury) ! Avec tout le respect que j'ai pour Jack Sholder, son film ne rivalise à aucun moment avec le génie et la folie artistiques des deux autres titres précités. Sholder sombrera d'ailleurs rapidement dans l'enfer de la production télévisuelle et du direct-to-video là où Paul Verhoeven et Tsui Hark confirmeront leur statut d'incontournable du septième art. Cette histoire de prix devint aussi le symbole de la déchéance artistique du festival d'Avoriaz qui, rançon du succès médiatique, avait perdu l'âme rock & roll de ses débuts et s'était embourgeoisé au point d'inviter tout et surtout n'importe qui sur ses marches et dans ses jurys. Le festival d'Avoriaz connaitra sa dernière en édition en 1993.

A noter que Hidden connaitra une suite à la réputation calamiteuse en 1993 sobrement intitulée Hidden 2. Je ne l'ai pas vue mais, selon IMDB, les 15 premières minutes de cette séquelle sont en fait les 15 dernières minutes du premier opus !

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