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VHS-1980
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18 mars 2020

Flash Gordon (1980)

Suite au décès de l'acteur suédois Max von Sydow le 8 mars dernier, j'ai ressorti mon DVD de Flash Gordon dans lequel il incarne Ming, le bad guy machiavélique. Certainement pas son rôle le plus profond, mais il a eu le mérite de rester relativement sobre et digne malgré le nawak technico-scénaristique qui l'entourait. Et ça, c'est la marque des Grands.

 

Flash Gordon - Affiche

 

Accrochez-vous : la journaliste Dale Harden et le joueur de football américain "Flash" Gordon assistent à une attaque du despote intergalactique Ming. Leur avion s'écrase sur le laboratoire du Docteur Zarkov. Ce dernier les embarque de force dans sa fusée (!) et celle-ci se voit propulsée dans une nouvelle dimension spatiale où ils se font capturer par Ming (!!). Ce dernier veut faire de Dale Harden sa femme (!!!). Flash Gordon parvient à s'échapper grâce à l'aide d'Aura, la fille chaude comme la braise de Ming (!!!!). Il fait finalement ami-ami avec le prince Barin (futur ex-beau-fils de Ming) et les hommes-oiseaux menés par  le Prince Vultan. La joyeuse troupe décide de mettre fin à la tyrannie de Ming et sauver la Terre.

Flash Gordon est initialement un personnage de bande-dessinée créé par l'auteur américain Alex Raymond dans les années 1930. Ses aventures spatiales n'ont pas mis longtemps à séduire le cinéma puisque trois serials (sorte d'ancêtre des séries télé, mais diffusées en salles) ont mis en scène le héros blond et musculeux entre 1936 et 1940. Au centre des récits, toujours le même quatuor : Flash, sa fiancée Dale Harden, le scientifique Zarkov et le méchant Ming. Si elles peuvent s'avérer un poil naïves aujourd'hui, ces aventures en noir et blanc restent dynamiques et distrayantes avec leurs rebondissement incessants (qui sont à l'origine du terme "cliffhanger") et leurs décors de science-fiction parfois fantaisistes. Les versions BD, comme serial, marqueront bon nombre de gamins dont un certain George Lucas qui aurait rêvé diriger une adaptation hollywoodienne. Or, c'est le producteur italien Dino de Laurentiis qui en détient les droits dans seconde moitié des 70's. George Lucas et son compare Gary Kurtz créeront donc leur univers inédit de space opera intitulé... Star Wars évidemment !

 

Flash Gordon - Capture 1

 

En 1977, La guerre des étoiles casse la baraque et montre le potentiel commercial du genre space opera. Dino de Laurentiis décide opportunément de lancer la production du film Flash Gordon qui sortira en 1980. Les moyens financiers et techniques sont anglais, les moyens artistiques sont italiens... et ça se voit ! Bien que le budget ait été relativement important, le spectacle ne tient à aucun moment la comparaison, du point de vue technique, avec L'empire contre-attaque sorti la même année (la couleur est annoncée dès la première séquence avec une planète Terre en plastique). Les effets spéciaux sont un vrai point faible avec des mate paintings grossiers, des maquettes qui sautent aux yeux et des superpositions d'images visibles à des kilomètres. Les décors sentent aussi bon le carton-pâte. Mais ça, ce n'est rien comparé à l'univers visuel du film, vraisemblablement géré par l'équipe italienne. Avec ses couleurs primaires pétantes et ses costumes de carnavals outrancièrement délirants, Flash Gordon est entré au panthéon des spectacles cinématographiques "kitsch" au sens artistique du terme. Ou quand le mauvais goût est élevé au rang d'art. Dans le même style, j'avoue quand même préférer Barbarella mais Flash Gordon brûle bien les rétines. Pour résumer, il peut visuellement faire penser à un Mario Bava (du genre Les vampires de l'espace dans une version décadente). Techniquement, on pourrait le rapprocher d'un Luigi Cozzi (une sorte de Starcrash, le choc des étoiles au budget maousse).

Dans le commentaire audio du DVD, le réalisateur Mike Hodges se vante à plusieurs reprises d'avoir beaucoup improvisé au cours du tournage, le script n'ayant pas été très détaillé. A voir le résultat, on n'en doute pas une seconde et il n'y a pas de quoi être fier ! Il aura beau prétexter que la naïveté du scénario se voulait fidèle au matériau d'origine, ça n'excuse pas cette avalanche de nawak. Quand on y réfléchit bien, il ne se passe pas grand chose si on retire les séquences de remplissage qui ne font pas avancer le schmilblick : Flash improvise un match de foot US avec la garde impériale de Ming, défie Barin (Timothy Dalton en Robin des Bois d'opérette !) en rentrant son bras dans une souche, affronte (encore !) Barin sur une plaque qui tourne avec des pics (sous le regard d'un Prince Vultan cabotinant comme un fou furieux)... Rien ne tient debout et ça en devient fascinant. On pourrait citer d'autres trucs énormes comme le personnage d'Aura, la princesse la plus nymphomane de la galaxie, cette séquence où on nous promet les "vers perforants"... qu'on ne verra jamais, sans oublier la mort complétement délirante de Ming après la défaite de sa flotte impériale composée... d'un seul vaisseau !

 

Flash Gordon - Capture 2

 

Flash Gordon est ce qu'on pourrait appeler un nanar de luxe. Il ne faut pas se laisser berner par le super générique faisant défiler des illustrations de la BD sur la musique mythique de Queen, le spectacle qui suit est à la fois bancale, bricolé et, en même temps, assez divertissant au second degré.

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Commentaires
B
bjr, magnifiques souvenirs ...prenez soin de vous et de vos proches...
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