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VHS-1980
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5 juillet 2020

L'avion de l'apocalypse (1980)

Avion de l'apocalypse - Affiche

 

L'histoire : un avion non identifié est repéré sur les radars. L'appareil se pose et la police l'encercle rapidement. Il en sort des êtres monstrueux qui s'attaquent à toutes les personnes qu'ils croisent. Un journaliste présent sur les lieux parvient à s'enfuir et tente de prévenir la population mais il est déjà trop tard. Les monstres font un carnage dans les studios de télévision, puis bientôt dans toute la ville.

En 1978, le réalisateur américain George A. Romero traumatisait son monde avec Zombie (dont le montage européen, rappelons-le, a été réalisé en collaboration avec Dario Argento). Opportunément, le cinéma de genre italien répliqua l'année suivante avec L'enfer des zombies qui récolta de bonnes critiques et a connu apparemment un certain succès commercial. Les producteurs ritals ont compris le potentiel du genre et c'est une partie du cinéma fantastique transalpin qui s'est ensuite lancée dans la vague gore et zombiesque avec toute une série de productions, plus ou moins inspirées, réalisées dans les années 80 (on va rester modestes, en France on a eu Le lac des morts vivants). Tous les artisans du cinéma populaire ou presque ont été mis à contribution, et Umberto Lenzi n'y a pas fait exception. En 1980, Lenzi a déjà une vingtaine d'années d'expérience derrière la caméra et une tripotée de films brassant tous les genres : péplum, western, polar, fantastique, giallo (je ne peux pas en dire plus, je ne connais pas sa filmographie dans le détail).

 

Avion de l'apocalypse - Capture 1

 

Je parle de zombies depuis toute à l'heure mais, techniquement, il faudrait plutôt parler d'infectés pour L'avion de l'apocalypse, puisqu'il est vaguement question d'une fuite nucléaire en début de métrage. De plus, le comportement surexcité des créatures tranche avec la lenteur morbide qu'on a l'habitude voir dans les films de zombies "classiques" (il y a juste un passage dans une station service qui rappelle Zombie). Ici, les infectés courent, enjambent des barrières, défoncent des portes ou utilisent des armes (blanches ou à feu). Couplé à un script minimaliste (les monstres attaquent et... c'est tout !) et une narration sans AUCUN temps mort, ce parti pris engendre un spectacle rythmé où on n'a pas le temps de s'ennuyer.

Ce qui rend ce film divertissant, c'est aussi sa dimension authentiquement bis. En termes de moyens artistiques et techniques, on n'est pas dans la même catégorie que le classique de George A. Romero. L'avion de l'apocalypse a un coté artisanal que la réalisation (pas honteuse en soit) n'arrive pas à camoufler. Du coup, le spectateur se délectera d'une multitude d'éléments involontairement comiques. Déjà, le maquillage des monstres, à base de pâte à pizza brûlée, leur donne un look unique. On remarquera aussi que, bien qu'insensibles aux balles de mitraillettes, ils hurlent de douleur quand on leur claque une porte sur les doigts ! Les infectés selon Umberto Lenzi sont des petits coquins qui dépoitraillent systématiquement leurs victimes féminines (et confirmant au passage que toutes les infirmières italiennes sont nues sous leurs blouses). Dans la grande tradition du bis, on en rajoute une couche sur le gore crapoteux et on a droit à un découpage de sein au scalpel, effet spécial une fois encore très artisanal à la clé ! Les personnages humains ne sont pas en reste et nous amusent lorsque le chirurgien lance son minuscule bistouri pour se défendre ou quand le prêtre fait de même avec un cierge !

 

Avion de l'apocalypse - Capture 2

 

L'avion de l'apocalypse est un vrai plaisir coupable, incroyablement bancal mais qui va droit au but et bénéficie de cette folie italienne inimitable (voir le final sur la montagne russe à la fois cauchemardesque et drôle avec son mannequin en mousse et son figurant-zombie déguisé en femme). Et pour que le plaisir nanar soit total jusqu'à bout, il offre un twist ending à se rouler par terre (une fin nawak que je mets exæquo avec celle des Rats de Manhattan) !

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