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9 juillet 2020

Les nouveaux barbares (1983)

Les nouveaux barbares - Affiche

 

Je vous l'apprends peut-être, mais l'holocauste nucléaire a eu lieu en 2019 (l'année dernière donc). Celle-ci a mis un terme à la Troisième Guerre mondiale (ben ouais, il n'y avait plus personne pour la faire). L'humanité est devenue un grand champ de ruines sur lequel règnent les Templars, une milice de fanatiques motorisés multipliant les massacres. Ces barbares s'apprêtent à attaquer une petite communauté pacifique lorsqu'interviennent Scorpion et Nadir, deux guerriers de la route.

Cette prophétie, qui vous est proposée par le réalisateur italien Enzo G. Castellari, a pour titre Les nouveaux barbares. Ce solide artisan a œuvré pour la série B ritale depuis les années 60. Ses genres de prédilection furent le polar et le western (on lui doit le classique Keoma de 1976 avec Franco Nero) avant de plonger la tête la première dans le bis comme beaucoup de ses confrères à l'aube des 80's. Je ne vais pas refaire l'historique à chaque article mais disons que le cinéma de genre italien, autrefois au sommet, s'est vu doublé par Hollywood lorsque ce dernier a commencé sérieusement à s'intéresser au genre "fantastique" dans le sens large. Difficile ensuite de passer derrière Les dents de la mer ou La guerre des étoiles en terme de moyens mais ça n'a pas empêché les producteurs ritals de monter leurs propres ersatz, histoire de profiter des engouements créés par les blockbusters US. Entre 1981 et 1983, Enzo G. Castellari a dirigé pas moins de quatre authentiques bisseries à haute teneur nanardisante. Avec La mort au large (déjà chroniqué sur ce blog), il repassé à la moulinette Les dents de la mer 1 et 2. Avec Les guerriers du Bronx, c'est New York 1997 qui est revisité avec l'influence des Guerriers de la nuit. En 1983, ce sont deux films qui sont tournés à la suite : Les guerriers de Bronx 2 (une méga-fusillade complétement délirante) et notre film du jour.

 

Les nouveaux barbares - Capture 1

 

Sorti en 1981, Mad Max 2 : Le défi proposait un spectacle inédit d'une rage incroyable, western nouvelle génération glorifiant la puissance mécanique et établissant de nouveaux codes visuels pour le genre post-apocalyptique. Avec ses véhicules surpuissants customisés et boostés à la nitro, et ses bad guys au look de barbares futuristes à la sauce SM, il a marqué au fer rouge les spectateurs. Cette imagerie est aujourd'hui incontournable dès qu'il faut mettre en scène un futur chaotique post-nucléaire. Suite au méga-succès du chef d’œuvre de George Miller, une multitude d'ersatz a été produit dans la foulée, dont une bonne partie en Italie. Je n'en ai vu que quelques-uns mais je peux vous affirmer que Les nouveaux barbares est de loin mon préféré. Héros solitaire, décors désertiques, bolides trafiqués, courses-poursuites, méchants au sadisme raffiné, costumes futuristes improbables : tous les éléments clés du modèle australien sont repris... en plus cheap ! Même l'influence du western est présente dans la réalisation, dont certains plans renouent avec les grandes heures du western spaghetti. Bref, du pur cinéma d'exploitation. Le budget est sans aucune mesure mais il y a un atout de taille pour y remédier : la folie italienne.

Soyons francs, Les nouveaux barbares n'arrive pas au gros orteil de Mad Max 2 : Le défi artistiquement parlant. Mais en terme purement divertissant, il titre son épingle du jeu grâce à une action sans temps mort et une multitude d'éléments le propulsant au firmament du nanar. D'abord, un mot sur la réalisation d'Enzo G. Castellari qui sait y toucher et signe quelques plans intéressants et/ou originaux. Sauf qu'une de ses "signatures", à savoir l'utilisation du ralenti, est pratiquée ici d'une façon complétement abusive : il en fout partout, même lorsqu'un mannequin en mousse se fait exploser en gros plan ou qu'une voiturette se retourne lamentablement dans un fossé après une folle poursuite à 20 km/h. Autre critère d'authenticité d'une réalisation Castellari, c'est l'usage intensif de mannequins en mousse qui morflent littéralement du début à la fin : projetés, écrabouillés, ratatinés, décapités et grillés sans aucun artifice et ce, pour notre plus grand bonheur. Plus expressif, Fred Williamson, venu se perdre en Italie, a un gros capital sympathie avec sa gouaille naturelle. Timothy Brent (alias Giancarlo Prete) est plutôt rigolo en sous-Mel Gibson (mention spéciale à son armure transparente dans le grand final). Pour compléter le trio, George Eastman (alias Luigi Montefiori) cabotine sévèrement dans le rôle de One, le chef sadique des Templars, spécialiste du déchirage de Bible et ne rêvant que d'une chose : faire goûter "le suprême sacrifice" au héros (seuls ceux qui ont vu le film comprendront...). On pourrait encore s'étendre longuement sur le look des bad guys, l'improbabilité des véhicules ou des gadgets (dont une portière éjectable) ou la présence d'un enfant en tant que spécialiste de la mécanique et des armes !

 

Les nouveaux barbares - Capture 2

 

Vous l'aurez compris, Les nouveaux barbares est un concentré de bonheur, le bis italien dans ce qu'il a de plus jouissif et généreux. Chaque scène offre son lot de bricolage et de débrouillardise. C'est de la série B artisanale, au but initial opportuniste, mais qui s'avère sympathique car emmené par un réalisateur et un casting qui semblent s'amuser. Et puis, en France, on a intérêt à raser les murs parce que nos rares tentatives dans le genre sont, parait-il, plus éprouvantes à visionner (Terminus avec Johnny Halliday peroxydé et Diesel avec Gérard Klein à la coupe mulet entrée dans la légende).

 

BD 004

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