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VHS-1980
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7 février 2022

Le lac des morts vivants (1981)

Pour celles et ceux qui me reprocheraient de ne pas assez aborder le cinéma français, vous l'aurez cherché !

 

Lac des morts vivants - Affiche

 

Le lac des morts vivants parle d'un événement historique un peu oublié survenu dans un petit village français dans les années 50. Un groupe de soldats allemands, décimé dix ans avant par des résistants puis jeté dans un lac, est en effet revenu zombifié pour se venger des villageois et attaquer des femmes à poils.

Suite à la sortie en 1978 du gorissime Zombie de George Romero, la figure du mort vivant s'est mise à intéresser de nouveau les producteurs de films d'horreur, en particulier les Italiens qui exploiteront le filon avec un certain zèle et plus ou moins de succès (voir la chronique de L'avion de l'apocalypse). Pour une raison que j'ignore, le cinéma français et le genre fantastique ont toujours fait deux (on préfère apparemment la comédie télévisuelle ou l'auteurisant pouêt-pouêt). C'est sans compter sur la société Eurociné qui a sauvé notre honneur national en s'inspirant du cinéma de genre italien et en montant à coups de budgets modestes du cinéma d'exploitation 100% origine contrôlée où bricolage, érotisme et mauvais goût se sont côtoyés pour le plus grand bonheur des salles de quartier. Je ne suis pas un expert du tout de la firme Eurociné mais, ce qui est sûr, c'est que Le lac des morts vivants fait partie des titres les plus connus (pour ne pas dire cultes) de son catalogue et sans doute le film de zombies le plus marquant de l'histoire du cinéma français (faut dire qu'il ne doit pas y en avoir des masses).

 

Lac des morts vivants - Capture 1

 

Initialement confiée au bisseux Jesús Franco, la réalisation échoua en dernière minute au français Jean Rollin, autre spécialiste du cinéma de genre indépendant à (très) petit budget. Le ton est donné dès la deuxième minute de métrage : un jeune femme se fout complétement à poils pour aller se baigner dans le fameux lac à l'eau pas particulièrement claire. Ce sera un constante : il n'y aura que des baigneuses, jeunes, et qui oublient systématiquement leurs maillots de bain ! Un véritable festival de chair et de capillarité généreuse captées sans vergogne par la caméra et qui trahit la dimension racoleuse du bousin. Si on ajoute le fait que les zombies sont des soldats de la wehrmacht, on obtient un cocktail classique du cinéma d'exploitation (l'Allemagne du IIIe Reich a inspiré un certain nombre de productions B/Z dans les années 70). Ceci dit, rappelons que l'idée n'est pas neuve puisque les Américains avaient déjà sorti en 1977 Le commando des morts-vivants (aka Shock Waves) dans lequel la jolie Brooke Adams était en proie à des zombies nazis sur une île déserte (pour un résultat artistique quand même plus convaincant). Les deux films partagent en tous cas cette retenue quant à la violence graphique. Truc rigolo : les mecs d'Eurociné avaient réfléchi aux différentes censures et, pour faciliter l'exportation du film, ils avaient pensé à re-tourner les scènes de nu dans des versions plus habillées pour adapter les montages selon les pays ! Inutile de préciser que le DVD français ne s’embarrasse d'aucun vêtement...

 

Lac des morts vivants - Capture 2

 

Allons au but : ce film est entré dans la légende pour son incroyable nanardise. Les limites budgétaires et techniques se ressentent à chaque plan : les scènes sous-marines sont ostensiblement filmés dans une piscine (on voit les bords !), le maquillage des zombies est aussi sommaire que parfois bâclé, l'amateurisme de la plupart du casting est flagrant (on voit une figurante qui se retient de rire pendant une scène dramatique), une caméra qui se reflète par-ci, du mobilier anachronique par-là, sans parler de la reconstitution d'une bataille à la pyrotechnie famélique ou la post-synchronisation peu motivée... Ça me fait marrer, c'est parfois lent, et pourtant je le trouve un peu touchant ce film. Ça doit être son coté artisanal et puis il y a quand même une bonne idée scénaristique, même si mise en image maladroitement, avec ce mort vivant qui reconnait sa fille. Le spectacle est en tous cas plus supportable que l'Italien Virus cannibale de Bruno Mattei par exemple. Pour la petite histoire, Eurociné rempilera l'année suivante avec L'abîme des morts vivants dirigé par Jesús Franco cette fois et qui doit valoir son pesant de cacahouètes.

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