Starfighter (1984)

Après Tron, je vous propose de rester dans la thématique vidéoludique avec Starfighter, un autre héritier de l'explosion du jeu d'arcade dans les années 80.

On y suit les exploits d'Alex Rogan, un ado vivant dans un bled paumé et qui passe son temps sur une borne d'arcade livrée là par erreur. Virtuose des jeux vidéo, il explose les scores aux manettes de son vaisseau virtuel et parvient même à terminer le jeu en détruisant tous les vaisseaux ennemis. Un homme étrange nommé Centauri débarque alors et fait monter le jeune homme dans son véhicule qui s'avère être en fait une navette. Alex est emmené sur la planète Rylos et découvre que le jeu vidéo Starfighter était un test d'aptitudes pour déceler les meilleurs pilotes de la galaxie capables de défendre Rylos attaquée de toutes parts.

Commençons par dire un petit mot sur le réalisateur Nick Castle. C'est un proche de John Carpenter et c'est lui qui a porté le mythique masque blanc de Michael Myers dans le premier Halloween de 1978 ! Autre haut fait d'arme : il est l'auteur du script du génial New York 1997. Évolution logique des choses, il est lui-même passé à la réalisation en 1982 avec Tag : Le jeu de l'assassinat, sorte de thriller estudiantin avec la jeune Linda Hamilton. Le concept est génial sur le papier (un jeu est organisé sur un campus universitaire où les participants doivent s'éliminer à coups de pistolet à fléchette, sauf qu'un mauvais perdant utilise un vrai flingue !), mais j'avais trouvé le résultat juste sympa à cause de l'identité du tueur trop rapidement dévoilé. Enfin bref, il passe à la vitesse supérieure avec notre film du jour qui est sa deuxième réalisation, et sans doute la plus ambitieuse de sa carrière techniquement parlant.

On va pas jouer les naïfs, l'idée de Starfighter est assez opportuniste. C'est en fait une sorte de croisement entre La guerre des étoiles et Tron (avec en plus un thème musical aux relents d'Indiana Jones !). L'influence du premier se retrouve dans toute la partie se déroulant dans l'espace. La galerie de créatures aux looks improbables aurait eu largement sa place dans la saga de George Lucas. Les batailles spatiales sont également très inspirées des exploits de Luke Skywalker. Coté Tron, il y a évidemment cette idée de confronter le réel et le virtuel, mais aussi, d'un point de vue technique, il y a une volonté de repousser encore plus loin l'utilisation des effets numériques, quitte à ce que ça en devienne ostentatoire. Certaines scènes spatiales sont entièrement virtuelles et l'aspect réaliste du vaisseau du héros montre à quel point l'informatique progressait (même s'il fallait un matériel monstrueux pour quelques minutes d'images). Si la performance est notable, le résultat visuel reste moins original et marquant que Tron.

Starfighter est un agréable divertissement, bien que formaté et hollywoodien. A la facette science-fictionnel du script, les auteurs ont eu la bonne idée d'ajouter une pincée de comédie, via la présence d'un clone robotique censé remplacer Alex sur Terre tandis que ce dernier pilote son chasseur spatial. Ceci occasionne quelques gags assez amusants, notamment dans le cadre de la relation avec la petite amie d'Alex (la jolie Catherine Mary Stewart). L'ensemble bénéficie de l'inimitable patine 80's (j'adore cette photographie) et j'ai noté un autre élément rigolo : le véhicule de Centauri a des airs de ressemblances avec la DeLorean de Retour vers le futur qui sortira l'année suivante !