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9 mars 2021

Allan Quatermain et les mines du Roi Salomon (1985)

Quand le duo Golan/Globus nous propose SA version d'Indiana Jones, l'aventure s'écrit avec un grand B !

 

Allan Quatermain et les mines du roi Salomon - Affiche

 

L'histoire : l'aventurier Allan Quatermain est engagé par Jesse Huston pour l'aider à rechercher son père, un explorateur perdu en Afrique. Les dernières traces concernant celui-ci indiquent qu'il aurait retrouvé la piste des mines légendaires du Roi Salomon. Pour mener à bien sa mission, Quatermain va devoir affronter l'armée allemande, des cannibales et les dangers de la jungle.

S'il lui est arrivé de sortir de bons films (si, si !), la Cannon est surtout connue pour ses bien plus nombreuses séries B produites industriellement dans les 80's. La faute à une certaine politique économique qui a privilégié la quantité à la qualité. C'est ce qui a malheureusement causé sa perte financière mais qui a aussi donné de sacrées parties de plaisir aux amateurs de cinéma sympathiquement nul comme moi. Sans doute inspirés par le succès des deux premiers Indiana Jones, les cousins Menahem Golan et Yoram Globus ont donc eu envie de surfer sur cette vague commerciale du film d'aventure en ressuscitant au cinéma Allan Quatermain, figure initialement littéraire créée par l'auteur britannique Henry Rider Haggard en 1885. Les mines du Roi Salomon est d'ailleurs sa première aventure sur papier et, accessoirement, le premier roman de l'auteur. Plusieurs adaptations cinématographiques avaient déjà été tournées mais la plus connue en France reste celle chroniquée ce jour (et elle est parait-il assez éloignée de son modèle écrit).

 

Allan Quatermain et les mines du roi Salomon - Capture 1

 

Le projet n'était pas insensé. Auréolé des succès télévisuels de Shogun et Les oiseaux se cachent pour mourir, Richard Chamberlain était populaire et je le trouve franchement convaincant en aventurier. Derrière la caméra, c'est le vétéran J. Lee Thompson qui a été engagé. En 1985, ce solide artisan actif depuis les années 50 était déjà sous contrat avec la Cannon puisqu'il avait tourné pour notamment eux un inoubliable Justicier de minuit, mix de vigilante movie et de slasher où Charles Bronson pourchasse un serial killer opérant dans le plus simple appareil ! Votre serviteur se souvient encore de sa diffusion il y a une bonne vingtaine d'années maintenant en deuxième partie de soirée sur TF1 (le truc impensable aujourd'hui !). De ce même J. Lee Thompson, je vous conseille La conquête de la planète des singes (la meilleure suite du classique avec Charlton Heston) ainsi que Le bison blanc (une sorte de Moby Dick revue à la sauce western).

Le premier gros problème, c'est que le budget d'Allan Quatermain et les mines du Roi Salomon est à mille lieux de celui des Aventuriers de l'arche perdue ! Les décors sentent bon le carton-pâte et les effets spéciaux sont d'un autre temps entre les rétroprojections qui sautent aux yeux et les créatures en caoutchouc presque dignes d'un magasin de farces et attrapes ! On baigne visuellement dans la grosse série B. Mais je trouve que ce n'est pas le pire. Ce qui m'embête dans ce film, c'est sa tonalité "bâtarde". Avec son humour constant (et pas toujours drôle) et ses péripéties improbables, on se demande si c'est un pastiche assumé dès le départ ou s'il l'est devenu par la force des choses quand tout le monde a commencé à se rendre compte que son scénario ultra-linéaire ne tenait pas debout. Mais quelle idée de trainer le héros derrière un train et ensuite lui faire faire du ski nautique sur les rails ! Pourquoi un duel aérien aussi improbable (voir la conclusion pour le croire) ? Pourquoi une attaque d'éléphants qui tombe comme un cheveux sur la soupe ? Pourquoi les cannibales utilisent une marmite géante ? Pourquoi ? Pourquoi ? Et à coté de ça, on peut aussi noter des emprunts assez grossiers au film de Steven Spielberg comme la présence d'Allemands en tant que méchants, celle de John Rhys-Davies (toujours dans les bons coups), celle de pics qui descendent du plafond, ainsi qu'une scène où Quatermain fait tomber des tapis pour voir si Sharon Stone n'est pas enroulée dedans... Précisons au sujet de cette dernière que son personnage est absolument IN-SUP-POR-TABLE, un véritable boulet tout au long du film qui n'arrête pas de geindre et d'engendrer des catastrophes pseudo-comiques.

 

Allan Quatermain et les mines du roi Salomon - Capture 2

 

En bref, voilà est une version discount et nawak d'Indiana Jones. Pour l'apprécier, il faut obligatoirement déconnecter son cerveau. Heureusement que le spectacle est rythmé et on peut même entrevoir quelques fulgurances purement Cannonesque dans la mort de certains personnages (explosé à la dynamite ou à coup de fusil dans les parties, fallait oser). Et histoire de prouver que le cinéma est lui aussi une histoire de relativité, ce film est presque excusable comparé à sa suite tournée l'année suivante (et qui fera l'objet du prochain article) !

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