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VHS-1980
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14 juin 2021

ZZ Top "Afterburner" (1985)

Alors que la saison estivale commence doucement, voilà une bonne idée de disque à écouter sur l'autoroute des vacances, la musique à fond les ballons, les lunettes de soleil sur le nez, le coude sur le rebord du carreau, les cheveux dans le vent (pour ceux à qui il en reste tout du moins)...

 

ZZ Top - Eliminator

 

A l'image du Blah-Blah-Blah d'Iggy Pop précédemment chroniqué, je vais encore m'attirer les foudres des puristes du rock en affirmant que j'aime Afterburner, le neuvième album studio de ZZ Top, si si ! Le trio texan s'était déjà mis à dos une frange de ses fans de la première heure dès le début des 80's en mettant progressivement de coté son style purement blues/rock originel pour un format plus pop avec l'apparition de synthés. Commercialement, ça a marché du tonnerre avec le mythique album Eliminator en 1983 dont est tiré le non moins fameux single Gimme All Your Lovin. De l'aveu même du groupe dans le documentaire ZZ Top : That Little Ol' Band From Texas, il avait à l'époque besoin de changement dans sa musique et pour avoir du changement, il y aura du changement ! Car Afterburner, le successeur d'Eliminator, pousse bien plus loin le curseur de l'électronique au point d'utiliser intensivement la boite à rythme et de dégager tout simplement la basse de Dusty Hill pour la remplacer par une basse synthétique (en échange, c'est lui qui pousse la chansonnette sur les plages Can't Stop Rockin' et Delirious) !

Et c'est ce parti-pris radical qui fait de cet album un opus apprécié par certains, détesté par d'autres. En dix titres, ZZ Top propose 37 minutes de rock-dance avec des rythmes binaires, des synthés qui crachent et des solos de guitare indispensables. Hormis la ballade très efficace Rough Boy, le reste semble produit pour faire trembler les murs des nightclubs ! La pochette résume bien l'affaire : le roadster se transforme en fusée. Alors oui, ça ne fait pas dans la dentelle mais, bon sang, c'est quand même rudement efficace ! Ecoutez la plage d'ouverture, Sleeping Bag, c'est quand même énorme avec son beat électronique, son séquenceur et sa conclusion sous forme de breakbeat. Dans le genre outrancier, j'adore aussi Velcro Fly avec ses tambours et sa rythmique syncopée. Les mecs aurait pu faire un truc tiède, sans prise de risque, une sorte d'Eliminator-bis et non, ils poussent le curseur à fond jusqu'à tomber dans la dance-music avec le bondissant I Got A Message ou Dipping Low (In The Lap Of Luxury). La recette semble la même pour quasi toutes les plages de la galette, mais il y a toujours un petit truc différent et ça rend l'ensemble homogène. Et puis, malgré cette folie ambiante, on retrouve quand même la ZZ Top's touch avec une bonne dose de potacherie (les titres Woke Up With Wood ou Planet Of Women), les solos de guitare toujours imparrables de Billy Gibbons et bien sûr ce sens inné du gimmick pour bien te faire entrer le thème musical dans la tête.

Question évolution, nos trois américains ne pouvaient pas aller plus loin dans le genre après ça. Ils décideront néanmoins de garder les synthés (mais avec plus de sobriétés et en ressortant la batterie) sur le disque suivant, Recycler, en 1990. Evidemment, la house music a explosé entre temps et la formule pop-rock-dance n'était plus aussi populaire. Avec raison, ZZ Top retournera par la suite à ses première amours blues.

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