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VHS-1980
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18 janvier 2022

Les monstres de la mer (1980)

Resté inédit chez nous en galette jusqu'ici, Les monstres de la mer vient enfin d'être édité chez Sidonis Calysta.

Monstres de la mer - Affiche


Niveau scénario, ne vous attendez à rien de révolutionnaire : après avoir ingurgité des saumons génétiquement modifiés, des coelantes on muté au point de prendre une forme humanoïde et de se déplacer à l'air libre. Pire ! Ils ont maintenant besoin de jeunes femmes pour se reproduire et c'est ainsi qu'une petite ville de pêcheurs des États-Unis devient la cible de ces monstres sanguinaires !

L'air de rien, il aura fallu attendre la 173e chronique ciné de ce blog pour enfin voir une réalisatrice ! Et l'heureuse élue s'appelle Barbara Peeters, rare représentante de son sexe s'étant spécialisée dans la série B pour drive-in dans les années 70. Je n'ai vu aucune de ses quatre réalisations assurées durant cette décennie mais leurs titres promettent du cinéma d'exploitation pur et dur où les femmes sont à l'honneur (Je suis une hard-girl ou Les diablesses de la moto, ça vend pas du rêve ?). Bref, elle avait déjà travaillé pour le mythique producteur Roger Corman quand celui-ci lui a proposé la mise en scène des Monstres de la mer. Avouez que c'est pas tous les jours qu'une femme dirige un film de monstres ! Sauf que l'expérience va tourner au vinaigre quand ce coquin de Corman trouvera le montage final un peu trop soft à son goût. Sa réalisatrice refusant catégoriquement d'ajouter du viol et de la nudité, il fit tourner des séquences additionnelles plutôt gratinées et les intégra au montage final sans prévenir l'intéressée ! Dégoûtée, Peeters abandonnera le cinéma et travaillera un peu pour la télévision jusqu'en 1986.

 

Monstres de la mer - Capture 1

 

A la lecture du script, vous aurez compris que ce n'est pas le point fort du film. Tout juste remarquons-nous un vague contenu social sur le racisme envers les Amérindiens et sur l'implantation des grosses usines au mépris de l'écologie. On a l'heureuse surprise de retrouver Doug McClure et Vic Morrow au casting mais leurs personnages sont vraiment peu épais. Non, ce qui intéresse Roger Corman, c'est avant tout des monstres gluants, du sang et des nénés à l'air ! On peut décrire le film comme un mélange de Piranhas et de L'étrange créature du lac noir à la sauce horrifique. D'ailleurs, les auteurs ont peut-être aussi été inspirés par Le continent des hommes poissons, sympathique production italienne sortie l'année précédente. En tous cas, toute l'intrigue et les personnages ne sont que des prétextes pour enchainer les scènes d'attaque pendant 80 minutes montre en main. Et de ce coté-là, le contrat est largement rempli, quitte à franchir les limites du bon goût comme avec cette créature s'allongeant sur sa victime féminine (jeune, nue et bustée) pour lui faire subir l'ultime outrage (le même producteur fera le même coup un an plus tard avec une limace géante lubrique dans La galaxie de la terreur). Bref, on est dans le pure série B d'exploitation primaire qui n'est pas du goût tout le monde, mais qui a le "mérite" de marquer les esprit par son outrance.

 

Monstres de la mer - Capture 2

 

L'autre élément qui rend le spectacle inoubliable, c'est simplement ses craignos monsters absolument répugnants. Chris Walas et Rob Bottin (en débutant non crédité) auraient participé à la conception des effets spéciaux. Il est marrant d'apprendre qu'il n'y avait que trois costumes alors que, par la magie du montage, la grosse attaque finale de la fête foraine fait croire qu'ils sont une dizaine ! Cette scène est d'ailleurs assez jouissive, les monstres étant montrés à l'écran sans honte et ils provoquent un véritable carnage. Globalement, c'est visuellement assez corsé en termes de gore crapoteux et de babes exposées ! Les monstres de la mer n'est pas un chef d'oeuvre mais ça reste emballé professionnellement (on n'est pas dans la série Z et la photographie est jolie). C'est une peloche aussi régressive que généreuse (même jusqu'au dernier plan nawak). A noter que, également adepte du recyclage, Roger Corman en produira un remake téléfilmesque apparemment bien plus soft en 1996 (pas vu celui-là).

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