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VHS-1980
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12 janvier 2022

Krull (1983)

Krull - Affiche

 

Il était un fois, sur la planète Krull, un prince et une princesse. Le jour de leur mariage, la princesse est enlevée par la Bête, une créature terrifiante retranchée dans son repaire, la Forteresse noire. Le monstre asservit le monde mais le prince Colwyn est bien déterminé à libérer sa fiancée et son peuple de l'oppresseur. Des compagnons rencontrés sur sa route ne seront pas de trop pour l'aider dans sa quête.

Je vais encore me répéter mais la saga Star Wars n'est pas tant de la science-fiction que de l'heroic fantasy déguisée sous un habillage SF (certains parlent de "space fantasy"). Le carton commercial des deux premiers films sortis en 1977 et 1980 en a inspiré plus d'un et le space opera "ludique" est soudainement redevenu à la mode, chacun tentant d'exploiter le genre sous un angle plus ou moins original. Et Krull fait indéniablement partie de cette tendance, puisqu'on peut le décrire comme un croisement opportuniste entre Star Wars et Excalibur (d'autant que c'est une production britannique). Ce pur film de commande est confié à Peter Yates, principalement connu pour avoir dirigé le polar Bullitt en 1968 avec Steve McQueen. Krull traine une réputation calamiteuse. Le spectacle est certes loin d'être irréprochable mais il ne faut pas exagérer, ce n'est pas la purge totale que certains décrivent. Il a quand même quelques qualités qui font de lui un film à découvrir ou redécouvrir.

 

Krull - Capture 1

 

Commençons par le gros reproche que tout le monde lui fait (et qui est justifié) : son script n'est vraiment pas à la hauteur des moyens alloués. Etait-ce une volonté délibérée de renouer avec la naïveté du cinéma de chevalerie d'antan ? En tous cas, c'est ultra-linéaire et les ficelles sont grosses. L'histoire se résume en effet à une enfilade de tableaux que traverse le héros (un poil pâlichon au passage) en allant d'un point A (son château attaqué) à un point B (la forteresse du méchant). Sur sa route se dresse un obstacle ? Miracle ! Un personnage rencontré en route apporte une solution et cela tout au long de l'aventure ! Certes, c'est de la fantasy, on pourrait à la limite dire que c'est du conte de fées. Sauf que l'accumulation de facilités scénaristiques et les incohérences mettent à mal notre suspension d'incrédulité (la mienne est pourtant assez costaude d'habitude). On a l'impression que pas mal d’éléments et scènes ont été imaginés indépendamment et qu'ils ont été ensuite maladroitement reliés en laissant des trous partout !

 

Krull - Capture 2

 

Et pourtant... il y a un pourtant ! En fait, le film est sauvé par tout son coté visuel. Déjà il y a les décors naturels italiens qui sont majestueux et offrent certains plans carrément impressionnant lorsqu'on voit le comédien (ou le cascadeur ?) arpenter ces vertigineux pans de montagne. Le reste fut tourné aux mythiques studios de Pinewood. Le décors des marécages avec sa brume (qui me fait toujours penser dans l'esprit à L'histoire sans fin), l'antre arachnéenne de la veuve ou le manoir du bad guy ont une vraies personnalité. C'est dingue mais c'est une des marques du cinéma des 80's : rendre une oeuvre, même très moyenne, marquante grâce à des choix esthétiques et des séquences qui surprennent. Car quoi qu'on en dise, il y a de bonnes idées (mais mal agencées) : la Forteresse qui change de place chaque jour, l'araignée géante, le personnage du cyclope, la nature alien des simili-Stormtroopers... Même cette idée d'épée-boomerang, aussi gadget soit-elle, a un coté cool. Reste la Bête dont le look caoutchouteux ne semble pas assumé vu qu'il est montré constamment dans le flou et en plan serré...

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