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13 avril 2023

Les aventures de Buckaroo Banzaï à travers la 8e dimension (1984)

Attention, les amis ! Dans la catégorie "cinéma fou-fou-fou des années 80", notre film du jour est un cas d'école.

 

Les aventures de Buckaroo Banzai - Affiche

 

Déjà, le pitch est délirant : entre deux opérations neurochirurgicales et ses concerts avec son groupe de rock Les Cavaliers de Hong Kong, Buckaroo Banzaï participe à des recherches sur le voyage interdimensionnel. Il finit par atteindre la huitième dimension mais sa découverte attire l'attention de criminels extra-terrestres qui veulent ouvrir définitivement la brèche dimensionnelle afin de faire évader leurs complices qui y ont été emprisonnés !

Truc complétement improbable : cette histoire est signée du scénariste de la comédie musicale New York, New York avec Liza Minnelli ! A la place, on se serait plutôt attendu à voir le nom de W.D. Richter qui ne s'occupe ici que de la réalisation. Il s'était illustré en tant que scénariste sur l'excellent L'invasion des profanateurs de 1978, sur le Dracula de John Badham et c'est lui qui imaginera l'histoire géniale des Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin de John Carpenter ! Les aventures du Buckaroo Banzaï (pour faire court) est la première de ses deux seules réalisations et il bénéficie d'un casting d'enfer : Peter Weller ultra-motivé dans le rôle-titre, John Lithgow monté sur ressorts en tant que nemesis, Christopher Lloyd dans la peau d'un extra-terrestre, Clancy Brown toujours dans les bons coups et Jeff Goldblum mémorable dans la peau d'un mec déguisé en cow-boy et qui ne comprend rien à tout ce qui se passe (un peu comme le spectateur d'ailleurs).

 

Les aventures de Buckaroo Banzai - Capture 1

 

Sorti discrètement en salles en France, ce film bénéficie d'une aura culte aux États-Unis. Suffisamment pour que Steven Spielberg y fasse une référence appuyée dans Ready Player One. Faut dire qu'il ne peut laisser indifférent, pour peu que l'on soit un minimum sensible à l'esprit si particulier du cinéma hollywoodien des 80's. Certes, l'intention était commerciale avec le genre science-fictionnelle si populaire dans cette première moitié de la décennie, mais il souffle un vent de folie et une absence de contrôle qui rend le spectacle irrésistible. Pour résumer : c'est du grand n'importe nawak et on ne peut que se marrer avec cette histoire d'invasion où tous les extra-terrestres s'appellent John, sorte de relecture azimutée des séries B paranoïaques SF des années 50. Le scénario construit tout un univers autour de Buckaroo Banzaï, tout un microcosme qui ne méritait que d'être exploité sur plusieurs films, mais qui rend l'ensemble bien foutraque sur un seul long métrage. En même temps, c'est ce qui fait son charme, ça part dans les sens. Dommage que la suite Buckaroo Banzai Against The World Crime League fièrement annoncée en clôture n'ait jamais vu le jour, la faute à des résultats au box office trop décevants (mais pouvait-on croire à un autre destin ?).

 

Les aventures de Buckaroo Banzai - Capture 2

 

L'autre truc que j'adore dans ce film, c'est son humour bien senti. Déjà, l'ensemble transpire la bonne humeur, on voit que les acteurs s'amusent comme des petits foufous. Faut dire que les personnages sont tous hauts en couleur, mention spéciale aux Cavaliers de Hong Kong avec leurs pseudonymes et leurs looks improbables dignes d'une bande-dessinée. Beaucoup de répliques et d'échanges font mouche. Je ne sais pas si c'est le fait du très bon doublage français, mais il y toujours un exclamation en arrière plan qui fait marrer (du genre, une groupie qui s'extasie hors champs sur la présence du bellâtre Perfect Tommy dans la scène de la prison). Cette bonne humeur communicative nous rend forcément indulgent avec les maquillages assez moyens des aliens ou sur le final pas aussi spectaculaire qu'on aurait espéré. Ceci dit, il faut admettre aussi que la réalisation a quelques fulgurances notables (notamment le test dimensionnel en ouverture plutôt bien foutu ou la séquence dans le bar à la photographie magnifique). Ce film a sa communauté de fans (et j'en fais partie), mais soyons honnête : il aurait été encore meilleur avec une intrigue principale plus consistante. En l'état, il s'agit d'une bobine spontanée et parfaitement jouissive, car non polluée par un quelconque formatage ou cahier des charges.

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