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VHS-1980
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7 mai 2023

C.H.U.D. (1984)

CHUD - Affiche

 

L'histoire : à New York, les signalements de disparitions de SDF se multiplient mais les autorités ne font rien. Le dossier est relancé après la disparition de l'épouse du capitaine de police Bosch. Ce dernier, aidé d'un ex-détenu et d'un photographe professionnel, découvre que le gouvernement a mené des activités secrètes dans les égouts de la ville...

C'est scientifiquement prouvé, les titres en acronyme annoncent de la grosse série B aux monstres caoutchouteux. Avant M.A.L. : Mutant Aquatique en Liberté et M.N.I. : Mutant Non Identifié, voici C.H.U.D., pour "Cannibalistic Humanoid Underground Dweller" (traduit en français par "Cannibale Humanoïde Usurpateur Dévastateur") ! Un petit classique de l'autre coté de l'Atlantique à en croire de nombreux avis sur IMDB. Faut dire qu'il transpire les années 80 de partout, notamment via sa thématique conspirationniste à coup de mutation génétique digne du cinoche SF des 50's, mais revisité à la sauve pop-corn. Au casting, on reconnaitra Daniel Stern, un des brigands crétins de Maman, j'ai raté l'avion !, tandis que le premier rôle féminin est tenu par Kim Greist, dont c'est la première expérience au cinéma, et qui enchainera coup sur coup avec Brazil de Terry Gilliam et Le sixième sens de Michael Mann !

 

CHUD - Capture 1

 

Tourné en grande partie en décors naturels, C.H.U.D. transporte le spectateur dans les bas fonds crasseux de la Grosse Pomme. Il s'en dégage un coté poisseux, on sent presque l'odeur désagréable à travers l'écran de télévision. Le script tire son épingle du jeu grâce à son contenu social. Les sans-abris sont au cœur du récit et le film parle d'une réalité taboue, celle des personnes invisibilisées et qui, pour certaines, vivent dans les égouts de la ville. Leur disparition laisse d'ailleurs de marbre les autorités qui ne commencent à s’inquiéter qu'à partir du moment où ce sont des personnes insérées socialement qui ne donnent plus de nouvelles. Ce genre de thématique est l'essence même du genre fantastique et c'est ce qui a tendance à manquer au cinéma d'entertainement hollywoodien actuel, un ancrage réaliste dans le quotidien avec des personnes du peuple qui n'ont pas des physiques de mannequin et qui ne travaillent pas tous en tant que cadre supérieur dans une société de communication.

 

CHUD - Capture 2

 

C'est largement suffisant pour donner de l'ampleur à ce pur film de monstres. Certes, le rythme n'est pas folichon, mais on ne s'ennuie pas grâce à son casting motivé et ses craignos monsters tout de latex vêtus. C'est là que les limites budgétaires se font sentir. Les quelques plans larges des créatures faisant de la peine, le réalisateur a décidé de s'inspirer des plus grands (en fait, Ridley Scott avec Alien, le 8ème passager) et de limiter leurs apparitions à l'écran à coup de plans serrés ou de montage cut. Histoire d'éviter la frustration, on a quand même droit à l'incursion d'un mutant dans l'appartement de Kim Greist, l'occasion d'apprécier ses yeux lumineux et son caractère dégoulinant (je parle du mutant, pas de Kim). Autre truc marquant : quelques plans gores aussi brefs que corsés (la plaie à la jambe d'un des SDF est tout bonnement monstrueuse).

Ce film a suffisamment marqué les esprits aux USA pour que des producteurs peu scrupuleux rachètent le titre et balancent en 1989 un C.H.U.D. 2 qui n'a aucun rapport, avec sa tonalité comique et ses zombies de carnaval. Cette pseudo-suite fera l'objet du prochain article.

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