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VHS-1980
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1 août 2023

Stand By Me : Compte sur moi (1986)

Après Maximum Overdrive, on va changer de registre mais rester avec Stephen King...

 

Stand By Me - Affiche

 

L'histoire : l'écrivain Gordie Lachance se remémore un moment marquant de son enfance. Alors qu'il avait une douzaine d'années à la fin des années 50, un de ses amis apprenait par hasard que le corps d'un jeune homme disparu trois jours plus tôt se trouvait près d'une voix ferrée à plusieurs kilomètres de là. Accompagné de ses amis Chris, Teddy et Vern, il décide de partir à pieds à la recherche de la dépouille.

Stand By Me : Compte sur moi (oui, c'est le titre français complet utilisé lors de sa sortie en salles en France en 1987) est l'adaptation de la nouvelle Le corps écrite par Stephen King et publiée en 1982 dans le recueil Différentes saisons. Contrairement au multiples autres films estampillés King déjà sortis à l'époque, l'histoire ne comprend aucun élément fantastique ou horrifique. On est dans le pur registre dramatique. Une changement de genre qui concernait aussi le réalisateur Rob Reiner qui était pour sa part spécialisé dans la comédie. D'abord en tant que comédien (apparemment assez connu dans son pays pour la sitcom All In The Family inédite chez nous), puis derrière la caméra avec ses deux premiers longs métrages (dont le fameux Spinal Tap que je n'ai jamais vu mais qui bénéficie d'une certaine popularité). Succédant à Adrian Lyne qui avait apparemment passé un certain temps sur le projet, Rob Reiner avoua dans une interview être tombé sous le charme de la nouvelle. Avec son action située en 1959, l’œuvre est en effet pleine de nostalgie et a une consonance autobiographique de la part de son auteur qui se souvient de sa jeunesse, de ses conversations au langage fleuri (oreilles sensibles, attention), de ses mésaventures (le passage des sangsues serait du vécu), de sa cabane en bois et aussi de son goût déjà naissant pour l'imaginaire. Afin d'illustrer tout ça, la bande-son est parsemée de standards musicaux de l'époque dont la fameuse chanson interprétée par Ben E. King qui donne son titre au film.

 

Stand By Me - Capture 1

 

Doté d'une mise en scène solide exploitant les jolis paysages de l'Amérique rurale (le pont ferroviaire est une superbe trouvaille), Stand By Me marque par sa direction d'acteurs assez formidable. Le quatuor de jeunes comédiens est juste incroyable de justesse et de complicité. Comme expliqué par le réalisateur lui-même dans le bonus du DVD, on ne peut pas demander à des jeunes d'interpréter des rôles de compositions, ils ont donc été sélectionnés pour leur profil caractériel relativement similaire avec leur personnage. Il a quand même fallu du travail, notamment pour le tout jeune et méconnaissable Jerry O'Connell (le héros de la série Sliders, les mondes parallèles !) dont c'était la toute première expérience devant une caméra et qui est tout bonnement exceptionnel de spontanéité (la séquence où il monte la garde est hilarante). Ces trois autres acolytes plus expérimentés sont également impeccables : la star montante River Phoenix, l'enfant chouchou d'Hollywood des 80's Corey Feldman et le moins connu Wil Wheaton. On n'est pas dans la genre cartoonesque façon Les Goonies ou Explorers, il y toute une palette de sentiments à exprimer, du rire aux larmes, et ils s'en sortent avec une justesse remarquable qui a fait de ce film une réussite. Coté casting, on peut aussi noter la présence de Richard Dreyfuss en tant que Gordie adulte (et donc narrateur) ainsi que celle de Kiefer Sutherland en tant que loubard qui terrorisait rien que par sa présence Jerry O'Connell, d'après les souvenirs de ce dernier !

 

Stand By Me - Capture 2

 

Au-delà de la recherche du cadavre et des purs moments de comédie hilarants (l'histoire racontée par Gordie à base de vomi ou la conversation surréaliste autour de la nature de Dingo), ce qui rend l'histoire vraiment forte, c'est sa symbolique. En parcourant ce chemin le long des rails, ces quatre pré-ados quittent doucement l'enfance et son innocence. En fait, on assiste à une sorte de voyage initiatique marqué part tout ce qui contribue au passage à l'âge adulte : confrontation avec l'inconnu, l'injustice, les problèmes familiaux et la mort. Les mentalités évoluent entre le moment où ils partent et le moment où ils découvrent le corps, ils ont mûri. Rob Reiner offre même un pur moment de poésie quand Gordie se trouve nez-à-nez avec une biche dans la forêt. La fascination qui se lit dans les yeux du jeune, sorte de simili-communion avec la nature, trahit peut-être la découverte d'un environnement plus vaste qu'il ne l'imaginait et bien loin des embrouilles souvent futiles du monde des enfants et de la société humaine en général.

Fort de ce succès artistique, Rob Reiner enchainera directement avec Princess Bride, hommage aux contes de fées que j'avais découvert il y a bien longtemps lors d'une diffusion sur Arte (j'aimerais bien le revoir, tiens). Il retrouvera Stephen King en 1990 avec une autre adaptation à succès : Misery avec James Caan (pas vu).

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Commentaires
T
Stand by my: vu au cinéma à l'époque d est sortie (peut-être revu à la télé ensuite).<br /> <br /> Oui, la chanson... Je pense au film chaque fois que je l'entends!<br /> <br /> (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
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