Billy Idol "Billy Idol" (1982)

Nan mais à quel moment on s'est dit que cette pochette était une bonne idée ? Pose, look vestimentaire et même fond, il n'y a rien qui va ! Même s'ils rectifieront rapidement le tir en modifiant la photo sur les éditions suivantes, on peut dire que cette pochette initiale est raccord avec les débuts bancals de Billy Idol en solo. Non pas d'un point de vue commercial, car il touchera immédiatement son public cible, à savoir les Américains (merci aux vidéoclips et à MTV), mais d'un point de vue artistique car cette première galette est quand même bien faiblarde.

Pour rappel, le rockeur faisait partie du groupe punk britannique Generation X avant qu'il ne se sépare en 1981 après trois albums. Décision fut prise de s'expatrier outre-Atlantique avec un son plus formaté. En compagnie de son producteur historique Keith Forsey et de Steve Stevens, guitariste qui deviendra son complice de (presque) toujours, Billy Idol enregistre donc ce premier album solo promu par le single très pop et bondissant Hot In The City et où figure également le classique de la new wave White Wedding. Malheureusement, ce dernier apparait en version courte, ce qui enlève une partie de son efficacité (il manque la seconde moitié électronique).

Le reste manque globalement de caractère, trop formaté pop-rock FM à mon goût, à l'exception notable de Shooting Stars, touché par la grâce avec sa ligne de guitare magnifique, sa composition soignée et son break apocalyptique. Pourquoi le reste n'a-t-il pas été aussi travaillé au niveau des arrangements ? Mystère... Come On, Come On et Dead On Arrival sont énergiques mais pas très marquants non plus. Nobody's Business est sauvé par le solo de guitare de Steve Stevens et Love Calling par ses chœurs africains improbables. Hole In The Wall et It's So Cruel sont par contre tellement génériques qu'on les oublie immédiatement après les avoir entendus. Pour être honnête, je connaissais les albums suivants Rebel Yell et Whiplash Smile avant et j'ai été hyper déçu. Il n'y a rien à dire du coté du chant qui est toujours impeccable mais ça manque musicalement de tout, de personnalité, d'envie, de folie. On a l'impression que ça été produit dans l'urgence. De plus, on est encore dans une formule rock "traditionnelle", les synthés sont assez discrets et n'assiste pas encore à la fusion rock/dance qui marquera la suite de sa carrière. Pour tout dire, je préfère même le très décrié Cyberpunk à ce premier opus.

Peut-être conscient de ces faiblesses, le label a ajouté un titre supplémentaire dans ses éditions suivantes : Dancing With Myself qui avait été enregistré avec Generation X. Évidemment, ce titre est génial, un standard complétement fou et ultra-dansant, bien que les guitares aient été un peu assagies au mixage pour cette version. Cette plage supplémentaire est une plus-value certaine.

Ne prenant pas le temps de refroidir et avec toujours la même équipe, Billy Idol enchainera l'année suivante avec le plus convaincant Rebel Yell qui le fera exploser dans le monde entier.