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VHS-1980
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19 février 2024

Le crocodile de la mort (1976)

Un hôtel miteux perdu au fin fond de la Louisiane, un propriétaire psychopathe nourrissant son crocodile avec la dépouille de ses clients... Quand le réalisateur de Massacre à la tronçonneuse revisite Psychose, ça donne Le crocodile de la mort !

 

Le crocodile de la mort - Affiche

 

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Tobe Hooper n'a pas choisi la facilité en refusant de reproduire la formule de son film culte sorti deux ans plus tôt. Certes, on retrouve dans Le crocodile de la mort cette description sordide de l'Amérique profonde et il s'agit encore d'une histoire de tueur pas bien dans sa tête, mais la forme est totalement différente avec un tournage entièrement fait en studios dans des décors restreints, ce qui crée une ambiance claustrophobique assez prononcée. Cette impression est renforcée par un éclairage volontairement artificiel dominé par les rouge et vert primaires, deux couleurs qui s'opposent et qui amplifient le malaise. La claustrophobie est également sonore avec une fond musical country constant et à la limite de l'hypnotique qui sort de la radio de l'hôtel. L'ambiance est étouffante, la chaleur moite transpire de l'écran et le grain de la pellicule contribue à cette atmosphère poisseuse et cauchemardesque.

Le postulat s'inspirerait vaguement de l'histoire d'un tueur en série américain des années 30, aubergiste de son état et qui avait des alligators dans un étang derrière son établissement. Le fait qu'il ait fait disparaitre les corps en les donnant à manger aux animaux n'a jamais été prouvé par contre. Côté casting, on peut noter la présence importante de Robert Englund qui se spécialisera dans le cinéma d'horreur (Les griffes de la nuit et ses suites parmi tant d'autres), celle de William Finney (Phantom Of The Paradise) en tant que père de famille complètement chtarbé et celle de Carolyn Jones, l'éternelle Morticia de la série La famille Addams qui joue ici une mère-maquerelle au maquillage perturbant.

 

Le crocodile de la mort - Capture 1

 

Ne vous laissez pas tromper par la promotion qui insistait exagérément sur la présence du croco. Certes, il a de quoi boulotter tout au long du récit mais ce n'est pas un film d'attaque animale. On comprend que la présence de l'animal a été motivée par le carton des Dents de la mer l'année précédente. Ce film est en fait un pur survival horrifique où des clients sont victimes d'un hôtelier déglingo. La réalisation de Tobe Hooper est très efficace, usant de la caméra à l'épaule et des gros plans quand il le faut pour insister sur la folie qui plane sur ce lieu. Le montage visuel et sonore est intense. Les meurtres sont très graphiques et le suspense est très bien entretenu (notamment lors de la traque de la gamine dans les fondations de du bâtiment ou lors de la poursuite à pieds dans la forêt dans une brume aveuglante). Tobe Hooper avait un talent fou pour ce genre cinématographique, tellement que le film est super réussi malgré le fait qu'il ait quitté le plateau avant la fin du tournage pour différend artistique avec son producteur (c'est le directeur de la photo qui tournera les dernières scènes) !

 

Le crocodile de la mort - Capture 2

 

Manque de bol ou mauvais caractère, ce ne sera pas la dernière fois que Hooper claquera la porte d'un tournage. Il faudra attendre 1981 pour qu'il revienne sur grand écran avec l'excellent Massacres dans le train fantôme. Pour l'anecdote, il mettra de nouveau en scène un saurien en 2000 avec Crocodile, un téléfilm Nu Image indigne de son talent et qui confirmait alors son inexplicable descente aux enfers en fin de carrière.

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