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31 août 2021

Star Trek V : L'ultime frontière (1989)

La saison estivale s'achève et notre mini-rétrospective Star Trek avec. Place à Star Trek V : L'ultime frontière, peut-être le long métrage le plus décrié de toute la saga.

 

Star Trek V - Affiche

 

Jim Kirk, McCoy et Spock font une partie de camping au parc Yosemite (!!!) quand ils sont rappelés pour une mission urgente : des diplomates klinglons et romuliens sont pris en otage sur la planète Nimbus III. La tentative de libération capote et Kirk découvre que le cette prise d'otage n'était qu'une ruse perpétrée par Sybock, le demi-frère renégat de Spock, pour s'emparer d'un vaisseau. Son objectif : trouver la mythique planète Sha Ka Ree située au centre de la galaxie d'où, selon la légende, la création de toute chose matérielle commença. Voilà l'Enterprise parti pour voir ce que ce cache de l'autre coté de l'ultime frontière...

Après son comparse Leonard Nimoy, c'est au tour de William Shatner de passer derrière la caméra pour diriger son propre opus de la franchise. Et on peut dire que la gaillard avait de l'ambition car il fallait oser s'attaquer aux thèmes de la spiritualité et de la croyance. Le comédien/réalisateur aurait été inspiré par la vision de télévangélistes américains pour co-écrire le script de cette aventure traitant à la fois du pouvoir de persuasion des gourous, mais aussi de la recherche ultime du Créateur. Peut-être une façon de renouer avec la portée quasi-philosphique de Star Trek : Le film de Robert Wise mais le résultat à l'arrivée va faire pschitt, la faute à de mauvais choix ainsi qu'à des problèmes techniques en pagaille. Le métrage démarre pourtant sous les meilleurs auspices dans une ambiance visuelle balançant entre le post-apocalyptique et le western. Cette ouverture est de loin le moment le plus réussi et elle sauve l'ensemble de la purge totale !

 

Star Trek V - Capture 1

 

Ça commençait déjà mal avec ILM qui n'était pas disponible pour assurer les effets spéciaux (ils bossaient sur d'autres grosses productions dont Abyss). La Paramount a donc décidé de faire confiance a une plus petite structure et le résultat saute malheureusement aux yeux : les incrustations sont médiocres et les effets visuels bien plus approximatifs que ce que les précédents épisodes avaient pu offrir. A ceci s'ajoute les ambitions scénaristiques qui se sont heurtées aux réalités techniques. Le final initial devait mettre en scène des monstres de pierre. Déjà, le budget a vite réduit le bestiaire à un seul monstre mais, en plus, il n'a jamais voulu fonctionner quand il a fallu tourner ! Du coup, toute la fin a dû être réécrite/remontée à la dernière minute pour palier à cet énorme manque et le résultat est tout bonnement incompréhensible ! Les mecs vendent du rêve pendant tout le voyage et la révélation finale sur ce qu'il y a sur Sha Ka Ree est aussi décevante que vite expédiée.

Ce n'est malheureusement pas tout : le script est en effet parsemé d'éléments étranges ! Déjà, tous ceux qui l'ont vu ont dû être marqué par ce passage improbable de Kirk, McCoy et Spock chantant au coin du feu, précédant une autre séquence où Spock sauve Kirk d'une chute fatale grâce à des boots volantes ! Parmi les autres choses inattendues : il y a la fameuse danse lascive d'Uhura en petite tenue (!!!) pour distraire des gardes et même de l'humour carrément lourdaud (Scotty qui se prend un poutre, mouais...). L'ensemble est incroyablement bancal. A aucun moment, on a la sensation d'un voyage vers une contrée inexplorée (comme ça avait été si bien fait dans le premier film de 1979). Même l'ajout d'une menace klingon fait pièce rapportée. En gros, c'est loupé en long, en large et en travers. Ce qui ne met pas en cause l'amour que Shatner porte à cet univers et à ces personnages : on sent une volonté de les développer et les faire interagir de façon constructive. La scène où Sybock tente de s'allier Kirk, McCoy et Spock en faisant ressurgir leurs traumas est même bien trouvée, mais le spectacle ne fonctionne pas sur sa globalité.

 

Star Trek V - Capture 2

 

Bon, on va arrêter de tirer sur l'ambulance. Ce cinquième film était clairement le moins bon des longs métrages Star Trek sortis jusque-là. Il aurait été dommage que l'équipage original tire sa révérence sur cet échec. Aussi, les producteurs ont eu la bonne idée de rappeler Nicholas Meyer (Star Trek II : La colère de Khan) pour offrir à Kirk et sa bande un dernier tour de piste digne de ce nom avec le très sympa Star Trek VI : Terre inconnue en 1991. C'est ensuite l'équipage issu de la série Star Trek : La nouvelle génération (1987-1994) qui a pris la relève au cinéma via quatre long métrages : le décevant Star Trek Generations en 1994, l'excellent Star Trek : Premier contact en 1996, le mou du genou Star Trek Insurrection en 1998 et le "pas si mauvais que sa réputation le prétend" Star Trek Nemesis en 2002. Avec leurs qualités et leurs défauts, ces films célébraient l'exploration spatiale et tentaient d'aborder des thèmes universels en sous-thème (sans se prendre la tête, ce n'était pas non plus des films d'auteur à l'exception du tout premier). L'arrivée du producteur J.J. Abrams aux manettes à la fin de la décennie 2000 sonnera le glas de tout contenu un minimum intellectuel. Son credo : c'est l'action non-stop et les effets spéciaux à gogo via un reboot avec le retour de Kirk et sa bande dans une version rajeunie. Trois films sont sortis à ce jour : le superficiel Star Trek en 2009, le "un poil plus regardable" Star Trek Into Darkness en 2013 et enfin Star Trek : Sans limites en 2016 (pas vu).

 

Caricature 3

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