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VHS-1980
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VHS-1980
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17 juillet 2022

Gremlins (1984)

Gremlins - Affiche

 

Il est entré dans la légende du cinéma fantastique : Gizmo, l'adorable petite boule de poils offerte par un père de famille à son fiston pour Noël. Un cadeau avec beaucoup trop de responsabilités à la clé quand on sait les trois règles à absolument respecter : ne pas exposer Gizmo à la lumière, ne pas le mouiller et ne pas le nourrir après minuit. Un accident était inéluctable et la petite ville de Kingston Falls se verra mise sans dessus dessous par une bande de petits monstres déchainés !

Comme évoqué dans l'article précédent, Steven Spielberg a fondé en 1981 sa propre société de production, Amblin Entertainment, avec un but : "Produire des films que j'aimerais voir, mais que je n'aurais aucune envie de mettre en scène". Ainsi, sous sa houlette aussi bienveillante que vigilante, une jolie série de classiques et semi-classiques seront tournées dans les 80's tels que (accrochez-vous) Les Goonies, Retour vers le futur, Le secret de la pyramide, L'aventure intérieure, Qui veut la peau de Roger Rabbit et bien sûr notre film du jour, Gremlins. Pour mettre en scène le script génial d'un Chris Columbus pas encore réalisateur, Spielberg fait appel à Joe Dante qu'il avait repéré en 1978 grâce à Piranhas (peut-être le meilleur ersatz des Dents de la mer) et à qui il avait déjà confié un segment du long métrage La quatrième dimension en 1983. Le choix de Joe Dante est juste parfait : son sens de l'humour et son amour du cartoon vont donner une dimension toute bonnement jouissive à Gremlins.

 

Gremlins - Capture 1

 

Si ce film a une qualité qui saute aux yeux, c'est sa générosité. Aidé, il faut le dire, par un budget relativement conséquent, Joe Dante a su exploiter au maximum le concept des petites créature semant la zizanie partout. Le spectacle est sans temps mort et, si la première partie laisse augurer un pur film fantastique teintée d'épouvante (voir la séquence des cocons ou celle de la cuisine), la suite bascule dans une délire catoonesque complétement dingue et d'une efficacité rarement vue ! Le réalisateur s'amuse avec ses petites bêbêtes est les met en scène de toutes les façons possibles, enchaînant les clins d’œil cinématographiques ou populaires, offrant plus qu'une simple histoire au premier degré mais prenant du recul sur la nature filmique même du spectacle (la scène du bar est aussi mythique qu'absurde avec ses gags dignes de la Warner et ses bruitages). Le tout est dosé de façon parfaite : cruellement potache (le coup du monte-escalier est énorme) mais jamais lourd ou vulgaire. La suite de la filmographie confirmera le coté trublion de Joe Dante mais on sent déjà ici son petit coté rebelle quand il s'agit de ne jamais se plier complétement aux conventions du cinéma grand public (le cultissime monologue de Noël est en le parfait exemple). Doté pour couronner le tout d'un thème musical aussi drôle qu'inoubliable signé Jerry Goldsmith, Gremlins a énormément de personnalité et c'est ce qui fait qu'il fonctionne toujours aussi bien aujourd'hui.

Mais en plus d'être une réussite narrative, c'est également une réussite technique. Au plus loin que je me souvienne, ça a été mon premier choc cinématographique. Un oncle l'avait enregistré sur Canal+ à l'époque et j'ai encore des bribes de souvenir de son visionnage il y a plus de 30 ans ! J'avais trouvé ça magique, l'ambiance, les marionnettes (je me souviens très bien de la fascination qu'avait provoqué la scène de la piscine)... C'était la première fois de ma vie qu'un film me touchait en tant qu'objet... osons le mot... artistique ! C'est ce qui a dû injecter dans mon esprit le goût pour le cinéma de genre (renforcé un peu plus tard par un visionnage assez marquant de Mad Max 2 : Le défi). Bref, la réalisation est super réussie. Dante s'amuse à rejouer les codes du film d'horreur avec des subtiles mouvements de caméra et offre des plans rigolos comme la découverte du prof mort une seringue plantée dans la fesse ou notre Gizmo devenu coureur automobile arpentant à toute berzingue les rayons d'un magasin de jouets. Il peut aussi compter sur toute son équipe technique qui signe une animation excellente des nombreuses marionnettes qui sont elles-mêmes de toute beauté (le passage de la séance de cinéma est à mourir de rire). Celle de Gizmo est géniale d'expressivité aussi bien en plan large qu'en gros plans. De ce point de vue, je ne connais pas d'autres films antérieurs qui proposent un spectacle aussi étonnant, hormis Dark Crystal et le Muppet Show.

 

Gremlins - Capture 2

 

La suite, on la connait : Gremlins va faire un carton au box office. La VHS s'arrachant également comme des petits pains, la Warner harcèlera littéralement Joe Dante pour qu'il réalise une suite. Il finira par céder à une condition : avoir le director's cut. Il en résultera en 1990 Gremlins 2, la nouvelle génération, monument de nawak hilarant (il en a déçu certains mais perso je suis fan). A noter que, malgré de multiples rumeurs, personne n'a encore osé passé derrière pour faire une suite ou un remake (là où d'autres classiques des 80's ont déjà eu droit aux leurs). C'est dire à quel point ce film est culte (d'ailleurs aucun ersatz, du style Critters et consorts, n'a réussi à l'approcher).

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Commentaires
S
Film culte ! Super moment cinoche, mon fiston adoré, mais il placera le n°2 en meilleure place ;)
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T
Indéniablement un film culte que j'aime toujours autant. A l'époque n'ayant pas pu le voir au cinéma, ma mère m'avait offert le livre résumant l'histoire accompagné de sa cassette audio reprenant quelques scènes du films. J'aime aussi le second avec son côté délirant (et l'apparition de Christopher Lee) mais nettement moins que son prédécesseur.
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