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VHS-1980
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8 août 2023

Apocalypse Warriors (1987)

Apocalypse Warriors - Affiche

 

Pour notre film du jour, pas besoin de se casser la tête pour rédiger un résumé, la voix-off d'introduction plante parfaitement le décor  : "Nous sommes dans le nord de l'Alaska, 100 ans après la fin de l'holocauste nucléaire. Les déchets radioactifs qui recouvraient la planète ont été desséchés par un soleil brûlant et implacable. Ce qui autrefois avait été une terre couverte de neige et de glace n'était plus aujourd'hui qu'un désert aride. Les collines du nord étaient sous le contrôle d'un gouvernement militaire qui se faisait appeler "les Maîtres Suprêmes". Les champs de pétrole de la région était la base de leur puissance. Mais un vent de révolte commençait à souffler."

Vous l'aurez compris, bien que rincé par le bis italien dans la première moitié des 80's, le genre post-apocalyptique faisait toujours le bonheur du cinéma d'exploitation, ici philippin sous la férule de son représentant le plus connu et prolifique dans les années 70 et 80 : Cirio H. Santiago. Fiston du fondateur d'un gros studio de l'archipel (Premiere Productions), il a baigné dans le milieu et a démarré sa carrière de metteur en scène assez jeune à la fin des années 50. Si toute sa production fut d'abord dédiée au marché local, les ambitions seront tout autres à partir des années 70, les salles de quartier occidentales étant très demandeuses en séries B de genre peu chères (il a même eu un partenariat avec Roger Corman !). Hyper prolifique, Cirio H. Santiago tournera alors à la pelle des films dédiés à l'international, toujours avec le soucis de l'économie, mais avec des têtes d'affiche occidentales et dans des genres populaires très orientés "action" (il a même touché à la blaxploitation). Ainsi, c'est Richard Norton qui endosse le rôle principal. Ex-garde du corps et entraineur personnel de stars, il s'est spécialisé dans les rôles secondaires de cinéma d'action aux États-Unis (il a débuté dans La fureur du juste avec Chuck Norris) et en Asie (il a un temps d'écran non négligeable dans Shanghai Express de Sammo Hung et a ensuite travaillé plusieurs fois avec Jackie Chan entre autres). A ses cotés, l'atout charme est incarné par Corinne Wahl qui, une fois n'est pas coutume, n'a pas été repérée dans les pages de Playboy mais dans celles du concurrent Penthouse ! Il faut aussi noter la présence au générique d'un certain Robert Patrick dont c'est le deuxième film. Peu de gens le savent mais le futur T-1000 a commencé sa carrière aux Philippines dans des séries B d'action.

 

Apocalypse Warriors - Capture 1

 

Il ne vous aura pas échappé qu'Apocalypse Warriors est un énième ersatz low-cost de Mad Max 2 : Le défi. Le cahier des charges est respecté à la lettre : le décor désertique (souvent une simple carrière abandonnée), les véhicules customisés, les méchants en cuir, la quête du pétrole, le justicier solitaire avare en paroles... L'aspect science-fictionnel réside essentiellement dans cet environnement visuel car le scénario est minimaliste à souhait. Pour le reste, on tend plus vers le film d'action décérébré post-Rambo II : La mission. Car des fusillades, on en a jusqu'à la nausée. Des centaines de chargeurs sont ainsi vidés, ceci accompagné des quelques effets pyrotechniques de rigueur. Les rares chanceux qui ont survécu à la bombe atomique tombent sous les balles. Les compétences martiales de Richard Norton ne sont, par contre, jamais invoquées. Le réalisateur préfère le filmer dézinguer du figurant par dizaines avec son fusil multi-canons pseudo-futuriste. Pour de la série B à petit budget, la mise en scène reste un minimum professionnelle (malgré la présence insolite d'une mouche sur l'objectif de la caméra pendant un instant !).

 

Apocalypse Warriors - Capture 2

 

Le problème, c'est que le spectacle est insipide. On ne retrouve évidemment pas le génie de Mad Max 2 (malgré quelques plans de poursuites vaguement copiés), ni la folie sans limite des bis italien (voir l'hilarant Les nouveaux barbares). Ces 75 petites minutes ne sont qu'une succession de fusillades tournées et montées de façon industrielle. Pas une réplique ne fait mouche, pas un accessoire rigolo nous fait marrer, pas un mutant à l'horizon ou quoi que ce soit qui puisse donner de la personnalité, même nanarde, à ce produit. Si, un élément quand même : la présence de Corinne Wahl dans un personnage de femme forte (et oui les jeunes, il a pas fallu attendre Netflix pour ça) et à la plastique hypnotisante dès qu'elle entre dans le cadre. Sincèrement, c'est grâce à elle que je suis allé jusqu'au bout. Pas mauvaise dans ce qu'on lui a demandé de faire, elle aurait peut-être mérité d'être la vraie héroïne de ce film, ça aurait donné plus de piquant (Santiago mettra bien Monique Gabrielle en tête d'affiche de Silk 2 !).

Apocalypse Warriors fut ni le premier et sera loin d'être le dernier post-apo de son réalisateur. J'ai dû tomber sur le vilain petit canard car d'autres titres comme Les nouveaux conquérants (en 1988) ou Dune Warriors (avec David Carradine en 1991) ont la réputation d'être plus rigolos. A vérifier.

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