Transmutations (1988)

Dans la série "Les grands mystères de la distribution française", voici Hell Comes To Frogtown qui a débarqué dans nos contrées en VHS sous le titre le plus générique de la Terre : Transmutations ! Nan mais sérieusement, à quoi a pensé l'éditeur vidéo ? Moins vendeur, tu meurs. Je suis sûr qu'ils n'ont même pas vu le film avant de lui affubler ce titre aussi nul qui ne rend absolument pas honneur à son postulat complétement délirant.

Attention, accrochez-vous ! Dans un futur post-apocalyptique, la population est divisée entre les humains survivants pour la plupart stériles et des mutants amphibiens. Ces derniers ont enlevé des femmes fertiles pour qu'elles servent d'esclaves sexuelles. Sam Hell, un voyageur solitaire, est capturé par le gouvernement. La raison ? Il est un des rares hommes encore fertile et il a l'air en forme ! Escorté par deux gardiennes, et désormais affublé d'une sorte de ceinture de chasteté explosive (!!!), notre héros a pour mission de se rendre à Frogtown, libérer les donzelles et... faire remonter la courbe des naissances (il faut quand même pas vous faire un dessin !?).

Pas de doute, on est dans le pur esprit délirant des 80's malgré un générique faisant croire à un film post-apocalyptique du plus grand sérieux. Le titre Hell Comes To Frogtown renvoie lui-même à l'esprit BD qui anime Les aventures de Buckaroo Banzai à travers la 8e dimension ou Les aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin. Dans le rôle-titre, on retrouve le catcheur Roddy Piper qui est entré dans la légende la même année grâce au mythique Invasion Los Angeles de John Carpenter. Dans le rôle du sauveur de l'humanité à l'anatomie surprotégée (et marquée comme "propriété de l'état" !), véritable anti-héros, Piper s'en donne à coeur joie et il faut dire qu'il est bien aidé par Sandahl Bergman (l'éternelle Valeria de Conan le barbare) qui lui donne la réplique avec un plaisir communicatif (et vêtue à un moment de lingerie en treillie !). Le duo fonctionne du tonnerre.

Transmutations est un métrage modeste produit par la New World Pictures (la boite fondée par Roger Corman puis vendue par celui-ci en 1983). La réalisation est purement fonctionnelle mais une chose est remarquable, c'est le maquillage des mutants plutôt bien foutu (une sorte de crapauds à taille humaine). En fait, l'intérêt du spectacle repose essentiellement sur le concept complétement nawak du mec dont le précieux appareil reproducteur est constamment menacé d'exploser s'il s'éloigne trop loin de ses deux gardiennes plutôt sexy. C'est potache mais ça a le mérite de ne pas tomber dans la vulgarité et au final on s'amuse pas mal avec cette pure série B.

Le revival 80's est à la mode depuis quelques années déjà. Beaucoup de réalisateurs et producteurs ont tenté de reproduire ces derniers temps cet esprit 80's, que ce soit via des films ou des séries, mais il y a toujours un arrière goût d'artificiel. Transmutations est loin d'être un chef d'oeuvre mais l'absence de prétention est flagrante. On sent que ce n'est pas calculé. L'histoire est nawak, mais elle est authentiquement nawak, sans se la jouer. C'est cette spontanéité que j'adore dans les productions folles des 80's.

Comments

[Benjamin]

Je veux voir ce film.