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VHS-1980
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24 août 2022

Invasion Los Angeles (1988)

Pour clôturer notre cycle estival 100% culte, place à John Carpenter, peut-être LE plus grand réalisateur de films SF/fantastique des 80's. Et ce n'est pas Invasion Los Angeles, son onzième long métrage, qui a démenti cette réputation d'excellence. Allez, pour le plaisir, je vous mets l'affiche américaine. Plus classe, tu meurs !

 

Invasion Los Angeles - Affiche

 

John Nada est ce qu'on appelle aux États-Unis un hobo, un travailleur sans domicile fixe tentant tant bien que mal de joindre les deux bouts de chantier en chantier. Après une descente de police aussi brusque que musclée dans une église voisine, Nada y trouve dans une cachette, et à sa grande surprise, des lunettes de soleil ! C'est en enfilant une paire qu'il découvre que le monde est gouverné par des extra-terrestres !

Sorti en 1988, Invasion Los Angeles est le dernier film de John Carpenter dans la décennie 1980 qui fut un quasi-sans faute pour lui avec un enchaînement de classiques assez incroyable.  Pour n'en citer que quelques-uns : Fog, New York 1997, The Thing, Christine ou encore Les aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin ! C'est justement suite à la relative contre-performance commerciale de ce dernier que Carpenter retournera temporairement à des budgets plus modestes. Ainsi, notre film du jour sera tourné dans des conditions de série B : 4 millions de dollars pour deux mois de tournage, et surtout un director's cut dont le metteur en scène ne vas pas se priver car il en a gros sur la patate.

 

Invasion Los Angeles - Capture 1

 

Ce qui marque avant tout, c'est la teneur politique et sociale du script. Basé vaguement sur Les fascinateurs, une nouvelle de l'auteur Ray Nelson publiée en 1963, celui-ci entre dans la grande tradition de la SF à message, du genre L'invasion des profanateurs de sépultures avec qui il partage ce thème du monde qui n'est pas forcément ce qu'il semble être. Le scénario est plus fin qu'il n'y parait avec cette idée de l'église devenue QG de la résistance. La prêche du pasteur acquiert une double-sens savoureux : la vision biblique du monde (dans laquelle le monde actuel se trouve au pouvoir du diable sans que les gens ne s'en rendent compte) prend une tournure "laïque" où le monde se trouve au pouvoir d'une élite (extra-terrestre en l'occurence) abrutissant la masse par les médias sans que celle-ci ne soit consciente de la supercherie. De l'aveux même du réalisateur, Invasion Los Angeles est une critique des années Reagan durant laquelle le culte de l'argent et du statut social avait pris des proportions incroyables alors que les inégalités sociales se creusaient comme jamais. Ayant d'abord "foi en son pays", le personnage de John Nada, représentant du laissé pour compte, découvre grâce aux lunettes toute la propagande à laquelle il est exposé à longueur de journée à travers les médias, lui enjoignant à consommer, à avoir une confiance aveugle en ses élites et à ne surtout pas réfléchir par lui-même ! Alors oui, le réalisateur n'y va pas avec le dos de la cuillère mais c'est justement ce qui fait le charme du spectacle.

 

Invasion Los Angeles - Capture 2

 

Ceci d'autant que l'ambiance est des plus décontractées. Malgré son message indéniable, on sent qu'il n'y a pas eu volonté de signer un film auteurisant pour festivals. La réalisation de Carpenter est classe mais ça reste un film rock & roll qui va droit au but sans vouloir pêter plus haut que son derrière. En témoigne la dégaine des aliens avec leurs tronches pas possibles et les scènes d'action régulières. Le catcheur Roddy Piper a la dégaine idéale pour jouer l'Américain de base déçu par son pays et le script lui offre un série de séquences devenues cultes : la première fois qu'il enfile les lunettes dans la rue, sa descente dans une banque (et la réplique cultissime du bubble gum), sa baston catchesque aussi longue que mémorable avec son comparse Keith David pour simplement enfiler une paire de lunettes, et bien sûr le doigt d'honneur qu'il adresse à la caméra sur le toit de l'immeuble, message dont on se demande si c'est vraiment Nada ou Carpenter lui-même qui l'adresse via ce dernier (c'est un John dans tous les cas). Invasion Los Angeles a en tous cas acquis un statut culte bien mérité et son message n'a rien perdu de sa pertinence plus de 30 ans après sa sortie.

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Commentaires
N
Un de mes Carpenter préféré, dans mon top 5.
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S
Vu il y a trop longtemps, m'en souviens comme un bon film pop corn mais en-deça de ses meilleurs films
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