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VHS-1980
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VHS-1980
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7 janvier 2020

Fog (1980)

Fog - Affiche

 

A la veille de la célébration du centenaire de la petite ville d'Antonio Bay, des phénomènes étranges se produisent. Les objets se mettent à trembler, l'électricité s'éteint ou s'allume de manière inopinée et, surtout, un banc de brouillard diffusant une lumière surnaturelle s'approche des côtes. L'équipage d'un petit bateau de pêche est la première victime de ce brouillard dont sortent des créatures armées de crochets et de couteaux. Bientôt, le brouillard envahit les rues d'Antonio Bay.

Sorti en 1980, Fog est le quatrième long métrage de John Carpenter. Après avoir signé un classique du western urbain (Assaut en 1976) et avoir réadapté à la sauce américaine les codes du giallo italien pour donner naissance au slasher (avec le cultissime Halloween, la nuit des masques en 1978), le cinéaste américain s'attaque cette fois au film de fantômes. Coté casting, il retrouve Jamie Lee Curtis et Nancy Loomis qu'il avait dirigées dans Halloween, ainsi que, dans un rôle secondaire, Darwin Joston, le mythique Napoleon Wilson d'Assaut. On ne peut évidemment pas passer sous silence la présence de Janet Leigh (l'héroïne du Psychose d'Hitchcock) ainsi que celle d'Adrienne Barbeau, alors épouse du réalisateur, et qui n'a jamais été aussi jolie que dans ce film. Et pour en revenir à Hitchcock, quelques plans sur les quais ont été tournés à Bodega Bay, petite ville ayant servi de décor pour... Les oiseaux !

 

Fog - Capture 1

 

Avec son histoire simple et linéaire, Fog est considéré par certains comme un Carpenter "mineur" (encore que mineur chez lui veut dire qualité impossible à atteindre pour beaucoup d'autres). Le réalisateur a admis lui-même s'être planté lors du tournage initial et s'en être rendu compte en salle de montage, le résultat s'avérant désastreux. A la suite de ce constat, il aurait retourné un partie assez importante du film dans les semaines qui suivirent pour arriver au métrage que nous connaissons. C'est là que ça devient fort, parce qu'en terme de mise en scène, c'est vraiment bien foutu. Carpenter est un vrai "Master of horror". Il réussit à donner des frissons en filmant les trucs les plus anodins. Tout est dans le cadrage, le découpage, le rythme ainsi que la bande-son. Comme pour ses films précédents, c'est lui qui signe la musique et il faut avouer qu'elle contribue parfaitement à l'ambiance de mystère qui entoure cette histoire. Le lieu de tournage y participe aussi, notamment ce phare vraiment fascinant.

Des films de fantômes, il y a en des tas mais ce qui rend Fog inoubliable, c'est son concept de brouillard lumineux qui étouffe la ville et d'où surgissent des silhouettes mortifères. Visuellement, ça fonctionne vraiment bien avec des effets spéciaux basiques mais utilisés avec débrouillardise. Les moments purement horrifiques sont rares et souvent mis en scène hors champ. De son propre aveux, le réalisateur voulait proposer un film d'épouvante "à l'ancienne", en jouant avant tout sur l'ambiance, et c'est plutôt réussi.

 

Fog - Capture 2

 

Enfin, il faut dire un mot sur le sous-texte qui offre un début de réflexion intéressant sur l'Histoire avec un grand H. Au fil du récit, on apprend que le fait que ces évènements se produisent le jour du centenaire d'Antonio Bay n'est pas un hasard. Antonio Bay, tout comme bien des nations, s'est construite en faisant couler le sang. Un siècle après, les citoyens ont tendance à oublier ce fait et à célébrer ce centenaire comme un événement joyeux en oubliant tout le coté honteux. On peut ainsi voir en ce brouillard mystérieux une incarnation de la mauvaise conscience populaire. Dans une interview, le réalisateur parlait de la genèse violente des États-Unis mais on pourrait tout autant appliquer cette idée à notre propre fête nationale célébrant un événement où se sont déroulés des actes bien loin des valeurs idéalistes prônées.

Les années 80 vont être LA décennie de John Carpenter. Au rythme d'un film par an (ou presque) entre 1980 et 1988, il va enquiller les classiques du cinéma de genre : New York 1997, The Thing, Christine, Les aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin, Invasion Los Angeles... Un truc de ouf et encore quelques chroniques enflammées en perspective sur ce blog ! A noter aussi que Fog a fait l'objet d'un remake à la réputation calamiteuse en 2005 avec en tête d'affiche Tom "Smallville" Welling (pas vu).

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Commentaires
N
Une autre oeuvre superbe de Big John Carpenter, j'adore The Fog.
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B
Je découvre ce blog 80s bien sympa. Fog et quelques autres du maître Carpenter manquent à mon compteur mais a critique me le remet tout net à l'esprit. (Pour info toutes les images de la page ne s'affichent pas, lien mort ?).
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P
Pas vu le remake. Pas pressé de le voir non plus.<br /> <br /> Car le Fog de Carpenter a en effet une aura particulière. Comme vous le dites très bien, il n'est pas spécialement considéré comme un des meilleurs de sa filmo (il a tant tourné de classiques), mais il possède un véritable charme référentiel. Pour ne citer qu'un des derniers dont j'ai fait la chronique : Robert Eggers, qu'il s'agisse de "The Witch" (la référence au conte traditionnel, la lumière faite sur la culpabilité d'une communauté) ou "The Lighthouse" (le péril venu de la mer, l'attrait pour la menace dissimulé dans la brume, dans le hors-champ), a forcément été imprégné de ce film, consciemment ou inconsciemment, et du cinéma de Carpenter en général. Le réalisateur faisait d'ailleurs lui-même une double référence à travers ce film à un de ses maîtres à filmer : Alfred Hitchcock, à travers l'actrice de Psycho et le lieu de tournage des Oiseaux.<br /> <br /> Bravo pour ce bel article et pour ce blog à la thématique passionnante que je ne manquerai pas de visiter plus en détail.
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