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House II : La deuxième histoire (1987)
Nouvelle histoire, nouvelle maison (et inversement) ! Cette fois, on suit Jesse et sa compagne Kate qui s'installent dans un manoir appartenant à la famille de Jesse de génération en génération. En explorant l'habitation le jeune homme découvre que l'un de ses ancêtres aurait dérobé un crâne en cristal aux pouvoirs surnaturels, dont celui d'immortalité. Comme n'importe qui aurait fait, Jesse décide de déterrer le cercueil et découvre que son arrière-arrière-grand-père est toujours vivant et en possession du crâne ! L'artefact va alors déclencher la convoitise de créatures ancestrales et la maison va devenir le lieu de phénomènes étranges.
Toujours à la production, Sean S. Cunningham confie cette fois la réalisation de ce deuxième film à Ethan Wiley, déjà coscénariste du premier opus. Un certaine idée de l'ascension pour celui qui est entré à Hollywood en étant simple technicien en effet spéciaux sur Le retour du Jedi et Gremlins. House II : La deuxième histoire est sa première réalisation et la plus connue de loin. Si le casting ne propose pas vraiment de têtes connues dans nos contrées, l'équipe technique est plus intéressante avec deux figures incontournables des effets spéciaux. Chris Walas, tout auréolé du succès de La mouche et qui avait aussi travaillé sur Gremlins, signera le design rigolo d'un bébé ptérodactyle et d'un chien-chenille tout mignon ! Le film propose aussi quelques plans super sympas en stop motion réalisés par l'équipe de Phil Tippett qui s'était justement révélé sur la première trilogie Star Wars et qui s'occupera du mythique ED-209 de RoboCop en cette même année 1987.
Franchement, ce concept initial de la saga House était excellent. Des maisons et des personnages différents à chaque film mais toujours cette ambiance fantastique et surtout des approches qui évitent la redite. L'opus initial proposait un savant mélange de fantastique, de comédie et de drame. Pour ce deuxième film, la recette est un poil différente avec le remplacement du drame par l'aventure. Points de personnages torturés mais une histoire débridée enchaînant les péripéties les plus folles. On ne frissonne à aucun moment mais on a constamment la banane devant ce spectacle fou-fou-fou qui part dans tous les sens. Également crédité comme scénariste, Ethan Wiley semble ne s'être donné aucune limite et c'est ce qui rend l'ensemble si sympathique et encore rafraichissant aujourd'hui, en comparaison des produits ultra-formatés actuels. Alors oui, c'est bouffon, parfois puéril et un peu bancal ; on peut même le trouver inférieur au premier épisode ; mais bon sang ! Ça commence comme un film de maison hantée et nous voilà téléportés dans la préhistoire avant de basculer dans le western avec entre deux un temple à la Indiana Jones soigneusement dissimulé dans les fondations de la baraque ! Tout le monde court après ce crâne magique, c'est digne d'un épisode de Scooby Doo.
Ce que j'adore aussi dans ce film ce sont ses effets spéciaux nombreux. Les marionnettes du bébé ptérodactyle et de ce petit chien-chenille sont trop drôles et bien mis en valeur (on les voit longuement à l'écran). Les trucages sont malins sans être révolutionnaires, mais ils apportent du charme à l’œuvre et la rendent marquante. Les mate-paintings pour simuler les paysages gigantesques sont sympas et toute la partie préhistoriques avec ses dinosaures en stop motion est géniale. Le décor grandiloquent du manoir est aussi phénoménal et montre que ce n'est pas une suite au rabais, il y ont mis les moyens. C'est du fun en barre dans la pure tradition des 80's et avec un soucis du travail bien fait et de la générosité à revendre (pour exemple, le cheval-zombie était tout à fait dispensable pour l'intrigue mais il a un look tellement cool).
L'esprit cartoonesque au cinéma s'estompera avec la décennie 1980 elle-même. Sean S. Cunningham envisagera un House III dans le même esprit que les deux premiers mais United Artists voudra lancer une nouvelle saga horrifique plus sérieuse. L'histoire sera remaniée pour devenir The Horror Show sorti en 1989 aux Etats-Unis et qui sera distribué en Europe sous le titre... House III pour des raisons commerciales ! Finalement Sean S. Cunningham offrira à la série un ultime tour de piste avec le direct-to-video House IV en 1992, véritable suite au premier House où William Katt reprend son rôle. Pas vu mais, à en lire les critique, le résultat n'est pas à la hauteur.